
Sarastus célèbre son retour avec un troisième album.
Créé par Dusk (guitare/basse, Fylgjur) en 2014, le musicien s’entoure de Galgenvot (chant, Nevel, Wrang) et Anzillu (batterie, Curse upon a Prayer, Iku-Turso, Order of Nosferat) pour la sortie d’Agony Eternal, chez Dominance of Darkness Records.
Le regretté Trevor Strnad (The Black Dahlia Murder) a également participé au chant.

Après trois secondes de silence, Gravelust frappe sans prévenir, déversant violence et froideur à la finlandaise sous des parties vocales furieuses et intenses qui permettent tout de même quelques mélodies plus enivrantes. La sauvagerie s’intensifie au fur et à mesure du morceau, empruntant au Raw Black avant de revenir dans une atmosphère toute aussi brute sur le titre éponyme, Agony Eternal, où l’on retrouve l’approche agressive et motivante se transforme en véritable déferlante de noirceur. Les rugissements renforcent le climat pesant du morceau qui finira par laisser place à la mélancolique Towards Eternity qui débute assez lentement mais qui s’embrase d’un coup et nous emporte dans son torrent ténébreux aux harmoniques perçantes qui complètent parfaitement le chant viscéral. Les racines de la formation teintent le morceau de leur touche glaciale, mais également de cette guitare lead entêtante avant de rejoindre Where Cruelty Never Ends qui nous transporte vers des paysages dissonants mais très mélodieux, confortant le contraste existant. Le chant reste toujours aussi saisissant et versatile, passant de la rage à la peine avant de passer à No Horizon qui revient à des racines plus aériennes tout en conservant sa puissance de feu originelle, mais le morceau nous laisse assez vite rencontrer la déchaînée Metamorphosis où les musiciens accélèrent à nouveau pour tisser leur mélange saisissant. From Pride, To Shame, To Misery revient à des patterns Old School efficaces confirmés par l’apparition des hurlements, mais également de cette approche énergique et presque enjouée avant l’arrivée des parties vocales majestueuses. Elles marqueront la fin du titre, mais également le passage à Into The Lair, dernière composition qui reste ancrée dans ce mélange vaporeux de noirceur (im)pure et d’une touche de mélancolie marquant le point final d’un album court, mais intense.
Le retour de Sarastus est une excellente chose pour la scène finlandaise, offrant des riffs puissants, mais également des moments d’intensité rare. La mélancolie reste présente sur Agony Eternal, symbole d’une froideur assumée et délectable.
90/100