
Shadows entame son ascension.
Formé en 2022 par Dejan Milenkovits (guitare/chant, ex-Enshrined) en Allemagne, le projet évolue avec l’intégration de Martin Bermheden (guitare, ex-Enshrined, ex-The Berzerker en live), Andreas Holm (basse) et Joél Cirera (batterie, ex-Enshrined), créant ainsi une entité germano-suédoise qui sort cette année son premier album, Miseria.

L’album démarre avec la sombre As Above So Below qui propose immédiatement des riffs mystérieux et accrocheurs, combinés avec les parties vocales solides de Dejan qui amène parfaitement les accélérations. Les touches occultes des harmoniques renforcent naturellement le morceau avant de se propager à Lamia qui bénéficie d’une intro plus lente et plus oppressante avant une nouvelle montée de fureur qui teintera le reste de la composition, permettant aux leads entêtants de sévir. Les parties vocales deviennent plus intenses sur la fin, permettant un passage assez inattendu à Delivered From Sin qui montre rapidement l’étendue de sa rage avec une approche beaucoup plus violente qui devient presque lancinante lors des rares moments où elle se calme, proposant des tonalités majestueuses. Le sample final nous mène à Nadir (No Consent) qui charge immédiatement, retrouvant des éléments Old School comme le blast brut que le groupe couple à ses parties planantes pour créer un son véritablement malsain qui profite de parties vocales oppressantes pour se développer jusqu’à ce que Spring Sleepwalker prenne le relai avec une introduction enivrante. La dissonance nous hypnotise et piège peu à peu notre esprit pendant que la rythmique se renforce imperceptiblement, créant finalement un clivage avec le son aérien du début pour devenir un véritable enfer avant de rejoindre la toute aussi furieuse A Seance. La composition ne prend pas de pincettes et nous agresse immédiatement avec des riffs saccadés pendant sa première moitié avant de finalement nous autoriser à respirer avec une touche plus vaporeuse qui s’abandonne à nouveau peu à peu à la violence jusqu’à rejoindre l’énergique Mässa XCIV. Ce titre est assez similaire au précédent, redoublant d’agressivité pour parvenir à nous assommer avant un moment assez mélodieux grâce aux harmoniques, mais Cycles n’est pas loin, prêt à alourdir sensiblement la rythmique à une allure soutenue propice à toute forme de déferlement de rage. Les ralentissements permettent à peine de temporiser avant d’atteindre Unnamed Sorrow, la dernière composition qui se montre beaucoup plus froide et permet une diversité vocale intéressante avant de s’éteindre.
Bien que sa démo soit passée inaperçue, Shadows frappe fort avec Miseria, et dévoile une identité profondément ancrée dans la scène Black/Death. Les riffs savent autant nous matraquer que nous intriguer grâce à des touches dissonantes et mélodieuses.
85/100