Review 2870 : Mélancolia – random.access.misery

Mélancolia vibre à nouveau.

Deux ans après son premier album, le groupe mené par Alex Hill (chant), Joshua Taafe (guitare, ex-Aversions Crown), Billy Morris (guitare), Mason Page (batterie, Alter Idem, ex-Splatterpuss) et Toby Thomas (basse/choeurs) revient pour présenter son deuxième méfait, random.access.misery, avec la complicité de Nuclear Blast.

On attaque avec All_Is_Rust, une première composition à l’atmosphère assez pesante qui va finalement dévoiler des riffs épais et dissonants couplés à des parties vocales viscérales avant de s’apaiser. Le chant reste tout aussi virulent, mais l’instrumentale est assez changeante, passant de moments de flottement à saccades brutes sans prévenir avant le break explosif final qui mène à icanseethroughtheholesinmyhands où l’oppression reprend immédiatement. Les influences Nu Metal des années 90 sont immédiatement perceptibles, mais elles s’intègrent naturellement aux vagues de violence qui rejoignent les parties hypnotiques de Picking Scabs où le groupe propose une approche nettement plus brumeuse tout en restant axé sur des sons modernes. Les riffs sont assez simples, mais les bruits environnants les rendent accrocheurs tout comme sur la mystérieuse boiler.room qui ancre une fois de plus le groupe dans la Trap couplée aux guitares sur-saturées, puis c’est en compagnie d’Hunter Young (Graveview) que l’on découvre Lithia, la composition suivante. Les parties vocales infernales s’enchaînent, mais malheureusement le morceau passe à toute allure, et est suivi du groove inquiétant de RoseBloomWrist qui nous écrase sans mal avec sa double pédale pendant que le vocaliste se déchaîne. Break et moshpart se mélangent avant un final assez aérien qui donnera finalement naissance à SPIT! où ils retrouvent Christopher Mackertich (Dregg) qui va les aider à nous briser la nuque, ajoutant ses parties vocales virulentes à la lourdeur du morceau. On enchaîne avec le titre éponyme random.access.misery, véritable rouleau compresseur qui va rapidement mettre tout le monde d’accord avec une sauvagerie affirmée avant de ralentir, offrant même un passage apaisant entre deux tranches de rage, puis Cold Now… prend sa place, osant proposer un son assez majestueux. Le contraste entre la batterie et les guitares est saisissant, mais les deux s’abandonneront finalement à la violence avant de laisser les claviers nous guider jusqu’à …Colder Still où la tristesse palpable nous offre des moments planants entre deux éruptions, créant une atmosphère assez pesante dans laquelle on sent toute la détresse de la situation, qui finira par s’évaporer.

Bien que très chaotique, rien n’est laissé au hasard chez Mélancolia : chaque riff, chaque bruit, chaque cri est présent pour alimenter l’oppression et la violence de random.access.misery. L’album est tout aussi brut que travaillé.

90/100

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