
Trente ans et onze albums pour Månegarm.
Créé à l’origine sous le nom Antikrist en 1995, le groupe aujourd’hui mené par Erik Grawsiö (basse/chant), Markus Andé (guitare) et Jacob Hallegren (batterie) dévoile Edsvuren en collaboration avec Napalm Records.
Tobias Rydsheim (guitare, Wormwood), Liv Hope Lenard (chant, Fredlös), Ellinor Videfors (chant), Lea Grawsiö Lindström (chant), Janne Liljeqvist (flute, Två fisk och en fläsk) et Martin Björklund (violon, Mercury X) sont également crédités sur certains titres.

Le premier titre à frapper est I skogsfruns famn, une composition assez accrocheuse qui fait honneur aux racines Pagan du groupe tout en restant assez brute, et où le vocaliste propose même un duo avec sa fille aux choeurs sur les refrains, tranchant avec les rugissements habituels. Le morceau sera parfait pour débuter les shows, alors que je visualise plutôt Lögrinns värn vers le milieu d’une setlist, fédérant encore plus un public déjà conquis par leur son et qui remue frénétiquement le crâne au son des influences Heavy motivantes. Le titre s’offre même un break assez doux avant de repartir sur des parties lead furieuses, puis sur En blodvittneskrans où le chant annonce des riffs ravageurs et saccadés lancés à toute allure qui auront tôt fait de déclencher des séances de headbang auprès des fans. Un dernier hurlement viscéral, puis c’est le bruit des vagues qui nous accueille sur Rodhins hav, balade où Ellinor et Erik se répondent sur une douce mélodie claire, puis Till gudars följe reprend avec un rythme un peu plus enjoué qui contraste avec les parties vocales rauques. Le morceau est lui aussi en acoustique, mais la saturation revient chargée de mélancolie pour En nidings dåd et ses cris déchirants proposant un ton assez différent de d’habitude, aidé par un solo de violon, puis l’atmosphère redevient un peu plus martiale avec Hör mitt kall, conservant les mélodies entêtantes. La double pédale enflammera le titre vers son milieu et nous confirmera le retour de la rage, qui sera de nouveau adoucie par la lente I runor ristades orden où Ellinor nous conte seule en compagnie d’une guitare acoustique sa courte balade apaisante. Les tonalités guerrières refont surface sur Skild från hugen, mêlant instrumentale ravageuse et hurlements bestiaux, doublés de quelques parties claires, dont celles sur le break qui nous permettent de reprendre notre souffle avant de reprendre la marche dans la lourdeur. On se sent littéralement galvanisés par les frappes régulières du morceau avant d’accélérer à nouveau avec Likgökens fest qui reste dans ces tonalités épiques aussi accrocheuses qu’infusées de rage pure parfaitement retranscrites par le vocaliste entre les refrains motivants, notamment sur le final. Edsvuren prend la suite en revenant sur le Folk pur avec la voix expressive de Liv qui guide notre esprit, rejoignant parfois Erik avant de lui laisser les rênes pour finalement clore l’album sur la ritualistique Ofredsfylgjor où plusieurs voix se mélangent pour nous accompagner jusqu’aux dernières notes de l’album.
Comme à son habitude, Månegarm sait satisfaire à la fois les amateurs de titres Pagan sauvages comme ceux qui préfèrent la douceur du Folk. Le rythme d’Edsvuren est relativement bien géré, permettant des passages explosifs comme des moments de recueillement.
80/100