
Le tant attendu cinquième album de Nailed to Obscurity est arrivé.
Pour ses vingt ans, le groupe allemand composé de Volker Dieken (guitare), Jan-Ole Lamberti (guitare), Jan Hillrichs (batterie, Battue), Raimund Ennega (chant, Burial Vault) et Lutz Neemann (basse, Battue) dévoile Generation of the Void via Nuclear Blast.
La basse a été enregistrée par Carsten Schorn (Battue), qui a depuis quitté la formation.

L’album débute avec la mystérieuse introduction de Glass Bleeding, premier titre qui ne tarde pas à faire revenir la noirceur via des riffs mélancoliques, mais également des vociférations puissantes. On observera une vague de calme où Raimund nous offre également une voix claire envoûtante qui parvient à merveille à tempérer la violence avant de lui laisser à nouveau la place sur une allure saccadée avant de laisser place à la rythmique massive de Liquid Mourning. Le morceau est déjà bien connu, puisque sorti il y a trois ans, mais ses harmoniques planantes résonnent comme au premier jour entre chant clair et hurlements, assumant une lenteur majestueuse que la batterie trouble parfois pour nous mener à Overcast, composition nettement plus torturée. Les leads dissonants donnent la réplique à certains passages groovy accrocheurs et irréguliers, mais le morceau reste assez long, nous réservant quelques surprises comme le break ou les guitares planantes de la fin, puis Spirit Corrosion revient à une approche plus brute, rapidement dissipée par les mélodies et les accents Prog travaillés. Malgré quelques passages agressifs, la voix reste majoritairement calme, apportant cette touche lumineuse dans la noirceur ambiante en compagnie de quelques choeurs, mais le titre prendra subitement fin pour laisser la composition éponyme Generation Of The Void nous emporter dans sa rythmique plus énergique. Le contraste de ce morceau est tout simplement parfait, passant de refrains imposants et lancinants à des passages enivrants où on remue naturellement le crâne avant de passer à un son également très nuancé sur Echo Attempt, le plus long morceau qui est tout autant capable de proposer des patterns Death Mélodique furieux que de larges moments de quiétude planante. La durée du morceau lui permet de jongler entre ses deux influences majeures, les mêlant parfois pour passer de l’une à l’autre avant de nous autoriser à souffler avec les premiers moments d’Allure dont les différents effets éthérés la feront passer pour une balade apaisante. La saturation refera tout de même surface après la moitié du morceau, le rendant assez inquiétant et assurant un passage de flambeau assez naturel avec Clouded Frame, le titre suivant, qui propose une dynamique assez similaire au niveau des sons doux mais qui autorise également lourdeur et rugissements à venir la hanter par moments avant un final en apothéose. Misery’s Messenger prend la suite avec des sonorités plus accessibles mais qui réservent tout de même leur lot de rebondissements comme l’éruption inattendue, puis The Ides Of Life sonne la fin de l’album avec un son très marqué à la fois par ses vagues de rage, mais aussi par ses touches mélodieuses qui nous mèneront droit au final.
Fort de nouvelles influences, Nailed to Obscurity est revenu à la vie avec son oeuvre la plus aboutie à ce jour. Generation of the Void possède une richesse et un potentiel énorme, et j’ai hâte de le découvrir en live sur leur prochaine tournée.
95/100