
Impossible d’épuiser Lorna Shore.
Suite à leur dernier album couronné de succès et malgré de très nombreuses tournées, Adam De Micco (guitare), Austin Archey (batterie, Hollow Prophet), Andrew O’Connor (guitare), Mike Yager (basse) et Will Ramos (chant, ex-A Wake in Providence) dévoilent leur nouvel album, I Feel The Everblack Festering Within Me, via Century Media.

Prison Of Flesh commence par nous plonger dans l’angoisse avec son sample introductif, révélant peu à peu des frappes violentes avant de définitivement nous ensevelir sous ses riffs massifs, surmontés des rugissements de Will. Les parties orchestrales sont toujours aussi efficaces pour sublimer la rythmique, laissant toutefois les moshparts aux rênes du vocaliste qui se déchaîne avant qu’Oblivion ne nous accorde un temps de répit avant de nous clouer au sol à nouveau avec une rythmique effrénée. On notera toutefois que le titre propose plus de moments aériens et mélancoliques, créant un contraste avec les passages bruts et saccadés mais aussi une extrême cohérence lorsqu’ils se retrouvent comme sur le final avant In Darkness et son introduction angélique. L’instrumentale s’intensifie, mais ce n’est que lorsque les hurlements reviennent que les musiciens ne viennent l’accompagner, créant ainsi une mélancolie dévastatrice à peine contenue par quelques passages plus calmes comme le break avant le final saisissant qui mène à Unbreakable. Là encore, un court instant de répit nous est accordé, mais il est très rapidement brisé par la puissance brute de ces riffs aux harmoniques sanglantes menés par le chanteur en très grande forme, notamment sur ce break infernal et le dernier refrain. On enchaîne avec Glenwood qui nous propose une intro imposante ancrée dans les tonalités lancinantes avant d’attaquer à nouveau avec des patterns Old School assez mélodieux, comme le prouve le long solo, puis Lionheart se positionne en véritable hymne de motivation sauce double pédale quasi-continue et influences Neoclassical complétées par une orchestration grandiose. Le ton change avec Death Can Take Me qui prend la suite sur une atmosphère plus pesante, qui se confirme par la suite avec une agressivité plus présente autant dans la rythmique que les samples, et si vous pensiez avec la première coupure avoir tout entendu, attendez les reprises. On se sent presque délivrés lorsque War Machine vient déverser ses riffs virulents et oppressants aux influences parfois un peu Djent, mais le morceau nous piétine sans mal avant de passer la main à A Nameless Hymn qui prend le temps de s’installer avant de lâcher sa déferlante. Si la base du morceau est déjà surpuissante, les orchestrations le font clairement passer au niveau supérieur, nous conditionnant avant de nous écraser par le dernier break assassin auquel succède Forevermore, qui une fois sa douce puis majestueuse introduction passée, nous montre à quel point l’alliance entre ses différents éléments peut faire d’un passage violent mais assez simple un véritable raz-de-marée, mais aussi qu’il est important de bien rythmer la composition pour donner à chaque instant sa viscéralité.
Si Lorna Shore en avait impressionné (ou initié) plus d’un, nul doute qu’I Feel The Everblack Festering Within Me est l’album de la consécration. Chaque composition est aussi sublime que dévastatrice, et il m’est d’avis que les lives resteront dans les annales.
95/100