Review 2917 : GALGE – DØDELIG

GALGE repart à l’assaut.

Quatre années après leur premier album, le groupe danois mené par Søren Tuborg (chant), Sofus Emil Kromann (guitare), Halfdan Geertsen (basse) et Mathias Lundbæk (batterie) annonce la sortie de son deuxième opus, DØDELIG.

MORGENGRY entre immédiatement dans le vif du sujet avec des parties vocales imposantes suivies de riffs dévastateurs aux racines diversifiées mais toutes dirigées vers un seul et même point commun : la violence brute. Dissonance, parties alambiquées et approche saccadée sont au rendez-vous pour créer un son abrasif en toutes circonstances avant de faire place à l’explosive BROSTEN qui peut autant agir comme un véritable boulet de canon en pleine face ou comme un bloc d’oppression sombre façon Sludge. On enchaîne avec l’approche aérienne pesante de NIDDING qui n’hésite pas à laisser la basse tisser des mélodies entêtantes pendant que la guitare emprisonne notre esprit dans sa noirceur, mais le titre passe assez vite à TANEKLØSE TÅBER où on retrouve une batterie furieuse, mais également un vocaliste en très grande forme. La diversité des hurlements donne au morceau des teintes terrifiantes mais incroyablement saisissantes avant de repasser à la violence brute façon Grind sur KRISE et sa base Old School qui saura tout de même se montrer plus conciliante sur la deuxième partie, et placer habilement quelques mélodies. Le groupe continue avec FORLIST où la charge folle est accompagnée puis remplacée par des leads harmonieux, créant un véritable contraste au sein même du morceau avant de rencontrer la schizophrénique BLODRØD LY qui change très naturellement de rythme, cultivant par moments une incohérence assez captivante avant de devenir plus calme. Nouveau sursaut d’énergie avec GENKLANG qui va déverser ses harmoniques stridentes au sein d’une rythmique épaisse, laissant cependant place à un duo basse/batterie très excité sur fond de hurlements, puis d’applaudissements, rendant le titre totalement déjanté avant de laisser place à la longue UNDER MULMET qui profite de durer près de six minutes pour explorer l’important spectre musical dont le groupe s’inspire nous proposer un rythme très variable, osant même une douce voix féminine et des orchestrations avant de disparaître dans le silence.

DØDELIG confirme que GALGE est un projet fou qui ne connaît aucune limite. A une base de Death Metal bien énervée, le groupe ajoute moulte éléments allant du Grind au Sludge en passant par le Black ou même le Post-Rock, créant une musique surprenante mais toujours féroce.

90/100

English version?

Quelques questions au groupe Galge à propos de la sortie de leur nouvel album, Dødelig.

Bonjour et tout d’abord, merci beaucoup de m’ accorder un peu de votre temps ! Comment présenteriez-vous le groupe Galge sans utiliser de sous-genre de Metal, comme “Death Metal” ou autre ?
Galge : Nous aimons composer et jouer de la musique extrême, et pour être honnêtes, nous ne nous soucions pas vraiment des genres. Mélanger les genres est amusant, car nous nous ennuyons facilement et cela donne un son cool. Tout comme notre musique, nos concerts sont chaotiques, et nous apprécions l’énergie qui en découle.

Vous souvenez-vous comment vous avez trouvé le nom Galge, et quel est le lien avec la musique que vous jouez ?
Galge : En fait, c’est la femme de Sofus (guitariste) qui l’a trouvé avant que le groupe ne soit vraiment un groupe. Ça sonnait bien, et même si sa signification est sombre (“potence” en anglais), on ne s’y identifie plus vraiment. Au niveau des paroles, on s’immerge davantage dans les émotions et les interactions quotidiennes que dans le macabre. Mais honnêtement, ça sonne toujours aussi bien.

Galge sortira son nouvel album Dødelig dans quelques semaines. Qu’en pensez-vous ? Avez-vous déjà reçu des commentaires ?
Galge : Tu as  raison ! Nous sommes très impatients de montrer enfin le fruit de notre travail. Ce fut un processus long et sincère, et nous sommes vraiment satisfaits du résultat. Cet album est très personnel pour nous, et nous avons hâte de voir comment il sera accueilli. Nous avons pris plus de risques ici que sur notre premier album Løkkelig (allez l’écouter MAINTENANT), et honnêtement, nous ne savons pas si cela va bien passer ou non, mais c’est ce que nous voulions faire, alors nous l’avons fait.

Comment résumeriez-vous l’identité de Dødelig en seulement trois mots ?
Galge : Aventureux, émotionnel et lourd.

La composition du groupe est stable depuis un certain temps. Comment se déroule le processus de création au sein du groupe ? Avez-vous remarqué des changements par rapport à l’écriture du premier album ?
Galge : Il a été écrit avec beaucoup de difficulté. Il est profondément personnel, ce qui a parfois rendu le processus d’écriture difficile, mais cela a également été une puissante source d’inspiration.

Le son du groupe est composé de tout ce qu’il y a de plus extrême dans le Metal, du Death au Sludge, en passant par le Grind et parfois même le Black. Quels groupes citeriez-vous comme vos principales influences ? Comment parvenez-vous à mélanger tout cela et à en faire un ensemble cohérent ?
Galge : Behemoth, Weezer, Peach Pit, Kim Larsen et Devin Townsend. Nous n’avons pas de recette pour assembler les éléments. Lorsque nous composons, nous ne pouvons pas nous limiter à une seule chose. Tout vient naturellement, et notre besoin d’expérimentation nous emmène à chaque fois vers de nouveaux horizons.

Où trouvez-vous l’inspiration pour créer votre musique et vos paroles ?
Galge : Il y a quelques années, la femme de Sofus a été renversée et presque tuée par un conducteur inattentif. Cela nous a tous profondément affectés, et pour surmonter cette épreuve, nous avons décidé de transformer cette expérience en musique. C’est le sens du titre Dødelig (“Mortel”) et le thème qui traverse tout l’album.

Pensez-vous avoir progressé en tant que musiciens/compositeurs avec ce nouvel album ?
Galge : Tout à fait ! Nous avons tous repoussé nos limites sur cet album et nous nous sommes donnés à fond. Nous avons beaucoup évolué depuis notre dernier album, et nous pensons que cela se ressent vraiment ici. Techniquement, nous avons progressé, et notre écriture s’est affinée.

Dødelig vous fait collaborer avec Blood Blast Distribution et Oktober Promotion. Comment cette collaboration a-t-elle commencé, et comment se passe le travail avec eux ? Était-ce un choix de rester indépendants tout en collaborant avec ces entités ?
Galge : Personne ne voulait nous signer. Toutes les lettres que nous avons reçues disaient : “WOW ! Cette musique est incroyable et unique. Cependant, nous n’avons pas de marché pour cela”. Nous avons donc décidé de nous débrouiller seuls. C’est un album génial, et nous voulons vraiment être entendus. Un grand merci à Oktober Promotion et Jill pour avoir fait connaître notre travail.

Je vous ai vus en première partie de Neckbreakker à Paris, au Backstage by the Mill, au début de l’année. Comment s’est passé le concert, et la tournée en général, pour le groupe ? Comment vivez-vous un concert de Galge, et avez-vous des rituels avant ou après les concerts ?
Galge : La tournée était géniale. Les gars de Neckbreakker sont super. On les adore. Le concert à Paris était notre premier hors du Danemark pendant la tournée, donc on était vraiment excités. C’était génial ! En ce qui concerne les rituels, le plus proche qu’on ait, c’est de jouer la chanson Bonsoir Madam du groupe danois Big Fat Snake pour nous échauffer avant de monter sur scène. Cette chanson est à la fois géniale et nulle.

Y a-t-il des artistes avec lesquels vous aimeriez collaborer ? Que ce soit pour une chanson, un album, une pochette…
Galge : Nous avons quelques idées pour de futures collaborations locales qui ne se sont pas encore concrétisées. Mais nous aimerions vraiment collaborer avec Slayer, Gojira, Kerry King, Metallica, Elton John et Björk.

Quelle est la prochaine étape pour Galge ? Peut-être quelques concerts ou une tournée ?
Galge : Beaucoup de concerts et peut-être une tournée.

Avez-vous déjà entendu parler de la scène Metal française ? Y a-t-il des groupes que vous connaissez et appréciez ?
Galge : Nous avons entendu parler d’un petit groupe appelé Gojira. Ils ont l’air plutôt cool. À part ça, nous avons joué une fois avec un groupe appelé Neige Morte il y a quelques années. Ce sont des gars super.

Le groupe a annoncé trois concerts pour la sortie de Dødelig : un au Lasher Fest et deux concerts dans des clubs avec Afdød, Rottefænger et Puke Wolf. Comment avez-vous choisi les groupes qui feront votre première partie ?
Galge : Nous voulions vraiment avoir le soutien de groupes locaux pour nos concerts de sortie. Les gars de Rottefænger sont géniaux, ils nous ont beaucoup soutenus et nous voulions leur rendre la pareille en les invitant à nous accompagner. Il en va de même pour Afdød. Et Puke Wolf est un groupe tellement cool que nous voulions vraiment qu’ils assurent la première partie. Nous ne pouvions pas être plus heureux, à moins que Slayer, Gojira, Kerry King, Metallica, Elton John ou Björk aient voulu cette place. Mais aucun d’entre eux n’a répondu à nos e-mails.

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