
L’affreux Sanguisugabogg est de retour.
Deux ans et demi après un album qui leur a ouvert bien des portes à l’international, l’enfant terrible du Brutal Death composé de Devin Swank (chant, Dripping, Bludgeoned by Deformity, ex-Limbsplitter…), Cody Davidson (batterie, Gutting, Dyskinesia, ex-Mortician en live), Ced Davis (basse, Dyskinesia) et Drew Arnold (guitare, Mutilatred) annonce la sortie de son troisième album, Hideous Aftermath.

Rotted Entanglement nous tombe dessus en un rien de temps, proposant des riffs lourds à la batterie dévastatrice sur lesquelles les vociférations s’intègrent naturellement, proposant un assaut permanent aux patterns Old School, mais la moshpart fait ralentir le mélange pour le rendre encore plus imposant. La deuxième partie du morceau est un peu plus macabre, tout comme Felony Abuse of a Corpse qui reste sur ces tonalités pesantes et imposantes dues au sous-accordage, mais les éléments saccadés font également partie du processus, lui conférant ce côté incontrôlable qui va faire s’enflammer la rythmique avant un final pachydermique plus inquiétant. On retrouve Damonteal Harris (PeelingFlesh) sur ce morceau, ainsi que Todd Jones (Nails) sur Ritual of Autophagia qui prend la suite avec une allure assez similaire, empruntant ses passages dansants au Slam, mais qui tire profit de son invité pour adopter des touches plus brutes. Le groupe enchaîne avec Heinous Testimony et ses leads dissonants qui agrémentent la déferlante tout en garantissant des changements de rythme accrocheurs assez réguliers, mais le titre est plus court, il va plus vite à l’essentiel avant de nous propulser sur Abhorrent Contraception, où les musiciens accueillent Josh Welshman (Defeated Sanity) qui vient renforcer l’assaut vocal. Quelques pointes de technicité viennent contrebalancer l’extrême lourdeur des breaks, mais c’est après le sample que la violence atteint son paroxysme avant de finalement céder sa place à une basse au groove ravageur sur Repulsive Demise, titre aux bruits angoissants et à l’atmosphère proche de l’Industrial. Les deux univers se mêlent à merveille, en particulier lorsque la batterie et les rugissements se répondent, mais le groupe revient à son approche habituelle avec Erotic Beheading, où les riffs abrasifs reprennent le dessus, complétés par une batterie explosive au son si caractéristique du Brutal Death. On continue dans la rage avec ??Sanctified Defilement et son cri de détresse qui s’allie sans mal à la première vague de violence, mais qui reprend vite une attitude beaucoup plus féroce par la suite, collant à nouveau aux attentes de leur auditoire. L’album touche déjà à sa fin avec Semi Automatic Facial Reconstruction, composition qui nous autorise un court moment de répit avant de frapper à pleine puissance avec quelques influences Grind et le soutien vocal si unique de Travis Ryan (Cattle Decapitation), puis Paid in Flesh viendra nous molester à son tour, d’abord de façon conventionnelle, puis avec une atmosphère étouffante menée par Dylan Walker (Full of Hell) qui nous réserve un véritable moment de dissonance où terreur et lenteur se répondent naturellement sur fond de Noise.
Bien que Sanguisugabogg fasse désormais partie des pointures du Brutal Death, le groupe ne se repose pas sur ses lauriers avec Hideous Aftermath, agrémentant des compositions massives avec des influences complémentaires, allant du Grind à l’Industrial. L’album est incroyable du début à la fin.
95/100

Interview à venir.