Review 2943 : Coroner – Dissonance Theory

Coroner reprend du service !

32 ans après son dernier album, le groupe mené par Ron Royce (basse/chant), Tommy T. Baron (guitare, 69 Chambers, ex-Kreator, ex-Tar Pond) et Diego Rapacchietti (batterie, 69 Chambers, ex-Paganini) signe chez Century Media Records pour annoncer Dissonance Theory, son sixième album.

Le groupe prend le temps de nous ouvrir les portes de son univers avec Oxymoron, une introduction assez sombre et inquiétante qui mène à la complexe Consequence où les riffs deviennent très rapidement entêtants à la guitare pendant que la section rythmique se prépare à charger. La base groovy est immédiatement accrocheuse, et l’arrivée du chant ne fait que renforcer sa force de frappe, parfois orientée vers les tonalités dissonantes grâce aux leads, mais on notera également un break plus calme avant le retour à la violence, mais aussi à la complexité avant que Sacrificial Lamb ne nous enveloppe de son voile brumeux. Là encore, le morceau prend un moment avant de dévoiler sa véritable identité, plus lourde et oppressante, mais aussi assez saccadée bien que majestueuse lorsque des samples viennent réhausser le son avant d’adopter des touches Heavy mélodieuses sur les leads puis de nous mener à Crisium Bound qui joue la carte du mystère avant de frapper à son tour grâce à un son massif. Les harmoniques tranchantes font bien évidemment partie du plan, mais on notera que le groupe est légèrement plus réservé sur ce morceau, comme en témoigne le break enivrant auquel succède un passage vraiment planant avant le final qui débouche sur l’agressive Symmetry. Les riffs sont rapidement projetés à toute allure, mais on retrouve cette même volonté de dissonance mélodieuse sur les refrains ainsi que les passages plus bruts, puis The Law vient adoucir les esprits avec son introduction légère, à laquelle succède un groove efficace qui se mêle parfaitement aux éléments plus travaillés du groupe. L’accélération nous fera sans aucun doute secouer le crâne avant de scander à nouveau le refrain, suivi par Transparent Eye qui retourne à des touches un peu plus Old School et abrasives, mais aussi à quelques passages légèrement plus expérimentaux et intrigants qui le rendent imprévisible et parfois même accessible. On enchaîne avec Trinity qui reste dans une dynamique entre énergie et technicité tout en adoptant des moments véritablement intenses entre samples grandioses et solo perçant, mais le final mélancolique mène à Renewal où le groupe ne nous laisse pas un instant pour souffler et enchaîne les patterns furieux sans oublier les éléments majestueux. Le morceau est probablement l’un des plus fédérateurs de cet album, mais il sera forcé de céder la main à Prolonging, qui nous hypnotise facilement, nous conduisant ainsi en douceur vers le clavier entêtant, puis vers les derniers instants de l’album.

La légende Coroner a plus d’un tour dans son sac, et elle nous le prouve en faisant de Dissonance Theory l’un des disques les plus attendus de l’année. Entre violence groovy et passages très travaillés, le groupe n’a clairement pas perdu la main.

80/100

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