
Asphagor est de retour.
Récemment passé chez Immortal Frost Productions, le groupe mené par M.E. Sargoth (batterie/guitare), Morgoth (chant), Hybreos (guitare, Agrypnie, Perchta), M.Zanesco (guitare/basse) et P.P.Lps (basse) dévoile son cinquième album, The Aphotic Vortex.

L’atmosphère s’assombrit dès que débute Procession, une introduction inquiétante où l’on croit reconnaître la voix d’un prisonnier et de son geôlier, mais également des chaînes avant de rencontrer Gates of Manifested Hell où la basse assure un groove pesant alors que les riffs saccadés nous mènent aux grognements. D’abord menaçants, ils deviennent largement plus théâtraux avant les violentes accélérations, mais la déferlante s’apaisera pour laisser place à Nostromo, un interlude en bord de mer assez apaisant troublé par quelques murmures, puis par Rites of Embarkation qui fait renaître l’angoisse dès son introduction. Le son redevient rapidement plus agressif, mêlant double pédale et rythmique virulente qui reste dans des tonalités occultes assez marquées qui permettent des touches plus macabres notamment au niveau du chant, mais on remarquera également le break planant avant un moment ritualistique, puis Path to Devotion Pt. I nous annonce le suivant. Les percussions entament le rituel, suivies par les guitares et enfin une voix lointaine qui nous incite à rejoindre Path to Devotion Pt. II qui nous hypnotise aisément avant de frapper d’abord à pleine puissance puis avec des harmoniques mystérieuses qui enveloppent notre esprit pour nous faire traverser les éruptions de rage régulières. Le solo furieux précède un nouveau break brumeux qui colle parfaitement avec l’orage que l’on découvre sur Tehom, mêlé à une mélodie minimaliste avant les vibrations qui annoncent la dissonance d’Into the Storm, le morceau suivant. Une fois la marche militaire terminée, l’ouragan se déchaîne et nous expose à sa vindicte aux tonalités Old School qui permettent aux cinq musiciens de mettre leur vitesse au profit de la violence pure, mais également se développer un climat oppressant qui se poursuit avec le battement d’Arrival, puis avec les chuchotements. Toutes les voix se tairont pour laisser Conditio Inhumana amener une touche de mélancolie à ce qui se trouve être une base incroyablement accrocheuse et qui succombe dès que possible à une approche brute à pleine vitesse et qui n’hésite pas à sombrer dans la folie pour le solo. Le ton s’apaise à peine, mais il est suivi par Dissolution qui tisse déjà son angoisse enivrante, laissant finalement Morgoth proposer un chant clair aussi sombre qu’apaisant et qui nous accompagnera vers les derniers instants de vie de cet ultime morceau.
Je me souviens clairement avoir trouvé le show d’Asphagor assez mystérieux et intrigant il y a deux ans, et voir que leur son continue d’évoluer vers quelque chose d’angoissant est une excellente chose à mes yeux. L’atmosphère unique de The Aphotic Vortex ne peux que vous ravir.
90/100