
Une fois n’est pas coutume, j’enchaîne les concerts avec ce soir une expérience unique qui réunit Dødheimsgard et Winterfylleth, deux pointures du Black Metal dans deux genres très différents.
Pour cette tournée qui fait escale au Backstage by the Mill, ils sont accompagnés de Necronautical que je vais découvrir, et les commandes ont été confiées à l’inégalable Garmonbozia Inc. !
On débute donc un peu en avance avec les candélabres de Necronautical, qui va s’avérer être une excellente surprise tant leur son est enivrant, et empreint de ces touches aériennes savoureuses que les présents savourent dès les premières secondes. Le groupe aime jouer caché, laissant à peine quelques lumières sur les côtés de la scène pour occulter Naut (guitare/chant), mais celui-ci est assez expressif entre les morceaux, présentant son groupe ou annonçant leur nouvelle composition, Shadow Work. On notera également quelques choeurs de la part d’Anchorite (basse) pour le chant clair, mais la majorité de leur son est abrasif et virulent, nous permettant une immersion totale dans leur noirceur avec ces cinq titres à l’identité marquée, et qui m’a très sincèrement donné envie de suivre le groupe anglais de plus près. Leur demie-heure de set est passée en un éclair, et la salle était unanime quand à leur performance !
Setlist: Nihil Sub Sole Novum – Shadow Work – Slain in the Spirit – Interlude – Necropsychonautics – Apotheosis
Deuxième groupe de la soirée, Winterfylleth foule enfin les planches franciliennes après une annulation logique en 2020, puis en 2022 qui m’avaient toutes deux laissé un goût très amer en bouche, et il n’a pas fallu longtemps aux britanniques pour me captiver. Bien que le micro de Chris Naughton (guitare/chant) soit un peu faible sur le premier morceau, le son est excellent, et la salle est rapidement emportée dans ce tourbillon de mélodies enivrantes à peine troublées par un “Bonjour Paris, nous sommes Winterfylleth de l’Angleterre” entre deux titres, et la setlist reprend très naturellement. Côté lumières, les musiciens sont souvent réduits à l’état de silhouettes, en particulier Mark Deeks (claviers) et Simon Lucas (batterie) qui ne peuvent bouger de leur position alors que leurs camarades Russel Dobson (guitare) et Mark Doyle (basse) font tout pour se mettre en avant, accompagnant les hurlements du vocaliste de séances de headbang furieuses sous les riffs dépaysants. Bien qu’il date de plus d’un an, The Imperious Horizon est présenté comme leur nouvel album, permettant au groupe de nous jouer cinq titres dont l’excellente Upon This Shore ainsi que le morceau éponyme, mais c’est après huit titres seulement (un neuvième étant inscrit sur la setlist) que les musiciens se laissent acclamer pour leur performance saisissante.
Setlist: First Light – Dishonour Enthroned – To The Edge of Tyranny – The Reckoning Dawn – A Soul Unbound – Upon This Shore – The Imperious Horizon – Whisper of the Elements
Les musiciens maquillés et bariolés de Dødheimsgard ont à peine installé leur matériel que la lumière s’éteint, et que le son pesant emplit déjà la salle, désormais bien remplie. Vicotnik (chant) entre alors en scène, voilé et avec ses bâtonnets d’encens dans un calme olympien, commençant à clamer ses paroles, mais lorsque la musique s’emporte et qu’il lève son châle, il devient un autre homme : imprévisible, un peu fou et tirant la langue à qui ose le regarder dans les yeux. Ses poches emplies de sa fameuse poussière, il joue avec ses musiciens, mais aussi avec les spectateurs, descendant dès le premier morceau dans la foule. Lui aussi souffrira de quelques problèmes de son, mais après avoir très sérieusement demandé leur résolution, il n’hésitera pas à se jeter au sol, rouler ou hurler pendant que ses camarades tiennent une rythmique impeccable, surtout compte tenu de la complexité de leurs morceaux. “Ça va bien ? That’s all the French I know” lâche le vocaliste entre deux titres, avant d’annoncer le titre suivant, et de s’ancrer toujours plus dans sa folie contagieuse qui gagne peu à peu un public attentif, et qui n’hésitera pas à bouger un peu pour l’accompagner, savourant chaque note des huit morceaux que nous joueront les norvégiens ce soir avant de rendre les armes.
Setlist: Et smelter – It Does Not Follow – Interstellar Nexus – Ion Storm – Sonar Bliss – The Snuff Dreams Are Made Of – Oneiroscope (sur bande) – Traces of Reality – The Crystal Specter
Quelle soirée ! Si la folie de Dødheimsgard est toujours aussi impressionnante à voir, mon coeur va sans hésiter à Winterfylleth dont j’attendais la venue de pied ferme, ainsi qu’à Necronautical qui m’a très agréablement surpris ce soir. Merci à Garmonbozia Inc. pour l’organisation de dates aussi niche que satisfaisantes pour les mélomanes que nous sommes !

















