
Récidive de Dwelling Below deux ans après.
Toujours soutenus par leur label Transcending Obscurity Records, Jared Moran (chant/batterie, Acausal Intrusion, Occulsed), Anthony Wheeler (basse, Hollowed Idols) et Nicolas Turner (guitare, Acausal Intrusion, Sermon of Rot) dévoilent Wearisome Guardians, leur deuxième album.

L’album débute sans aucune forme de pitié avec Wearisome Guardians, premier long titre dissonant et oppressant au possible qui cultive fièrement ses sonorités poisseuses et son mix crasseux autant dans l’instrumentale que dans les vociférations macabres. On notera quelques passages plus énergiques dans cette progression chaotique, mais le son reste toujours étouffant en toutes circonstances, comptant également sur quelques harmoniques pour entretenir l’angoisse pendant que le son lourd avance, ne s’apaisant que pour rejoindre Unfolding Universe. La basse se met en branle, suivie par un larsen puis par les autres instruments qui se calent sur son groove obscur avant d’accélérer soudainement, retranscrivant une certaine hâte entêtante pendant que la guitare propose des touches dérangeantes et aériennes beaucoup plus mélodieuses que sur le titre précédent bien que toujours un peu saccadées. Un instant de répit nous est enfin accordé avec le bien nommé Interlude et ses touches minimalistes, mais le bloc de son nous tombe à nouveau dessus avec Termination Experiments qui repart dans son imbroglio de riffs travaillés mais inattendus qui témoignent d’un acharnement continu sur nos tympans, multipliant les parties dissonantes à souhaits mais également les grognements morbides qui s’y allient à la perfection. Le son reste toujours aussi sale et malsain, rendant les passages lents encore plus terrifiants, mais le rythme s’emballe lorsque The Altar prend le relai et propose une approche plus imposante, presque même grandiose, de ce capharnaüm musical organisé qui passe d’une vague de rage à une autre, enchaînant les patterns complexes à vive allure. On notera également quelques passages plus lents qui nous laissent respirer avant d’attaquer la lancinante Sacraments et ses accents mélancoliques qui deviendront vite fiévreux et envahissent progressivement notre esprit pendant que le groupe joue, répétant inlassablement les mêmes motifs avant de finalement nous abandonner dans sa noirceur et clore l’album.
Ceux qui ne connaissent pas encore Dwelling Below pourront sembler dubitatifs par rapport à ces six morceaux d’angoisse, de lourdeur et d’oppression permanente. Pourtant, Wearisome Guardians est un véritable puits de richesse, mais comme tous les trésors, il se mérite et ne se révèle qu’aux audacieux.
85/100