Review 2981 : 1914 – Viribus Unitis

1914 reste uni face à l’adversité.

Dans le contexte actuel torturé telle que nous le connaissons tous, k.u.k. Galizisches IR Nr.15, Gefreiter, Ditmar Kumarberg (chant), K.K. LIR Stanislau Nr.20 Zugsfu?hrer, Oleksa Fisiuk (guitare), k.u.k. Galizisch-Bukowina’sches IR Nr.24, Feldwebel, Armen Howhannisjan (basse), K.K. LIR Czernowitz Nr.22 Oberleutnant, Witaly Wyhovsky (guitare) et K.K. LIR. Lemberg Nr.19 Fähnrich, Rostislaw Potoplacht (batterie) se repenchent sur la première guerre mondiale avec leur quatrième album, Viribus Unitis.

L’album débute comme les précédents avec un chant samplé nommé War In, mais cette fois complété par l’inquiétante mention (The Beginning of the Fall) qui nous permet d’entrer lentement dans l’univers du groupe, qui attaque fort avec la furieuse 1914 (The Siege of Przemy?l). On y retrouve tous les éléments agressifs orientés Black/Death, mais aussi une petite accalmie qui renforce le retour du son pesant tout en mettant les orchestrations à l’honneur entre deux vociférations du vocaliste, mais les riffs se stoppent net pour faire place à 1915 (Easter Battle for the Zwinin Ridge) et à son introduction datée. Un crachat nous sortira de cette angoissante pause, puis la machine se remet en marche avec une allure saccadée qui en lumière la lourdeur de leur accordage, mais aussi la dissonance que le groupe sait produire avant de nous offrir des choeurs massifs, pour rythmer ce très long morceau. Un nouveau sample nous présente 1916 (The Südtirol Offensive), puis le groupe sort à nouveau l’artillerie lourde faite d’une double pédale et de riffs assassins avant de ralentir tout en restant oppressante et n’hésitant pas à accélérer sans prévenir et user de quelques choeurs vindicatifs pour entretenir la rage. Le final explosif nous mène à 1917 (The Isonzo Front) et à ses batailles sanglantes que le groupe agrémente d’une rythmique dévastatrice et perçante, mais également quelques touches plus accrocheuses et à l’inverse de quelques harmoniques très dérangeantes qui contrastent avec la mélancolie de son outro, menant en douceur à l’intro de 1918 Pt 1- WIA (Wounded in Action). Le titre débute avec un chant militaire, puis les riffs s’installent lentement et deviennent imposants, voire même solennels avec les voix en arrière-plan, mais le vocaliste sait également proposer des parties saisissantes pour accentuer son discours avant de laisser place à un son plus froid mais d’abord plus accessible sur 1918 Pt 2- POW (Prisoner of War). L’atmosphère devient parfois étouffante, comme si nous étions figés dans le temps et soumis à une attente interminable, puis nous rencontrons Christopher Scott (Precious Death) qui offre une touche aérienne avant les nouvelle accélérations, puis c’est avec 1918 Pt 3: ADE (A duty to escape), titre beaucoup plus majestueux que les musiciens nous content la fin de l’aventure de l’armée K.u.K., accompagnés par Aaron Stainthorpe (High Parasite, ex-My Dying Bride) qui donne vie à la mélancolie la plus pure. La dernière étape de leur voyage se nomme 1919 (The Home Where I Died), titre d’abord bruitiste puis au piano sur lequel Jerome Reuter (Rome) prête sa voix pour les derniers instants de l’album, rendant cet ultime morceau encore plus intense sans même une once de saturation, suivi par la traditionnelle War Out (The End-) qui nous laisse sortir de ce pan d’histoire avec un nouveau chant d’époque.

Comme à leur habitude, 1914 n’a besoin que de faits et de riffs pour donner à ses morceaux une puissance saisissante qui surpasse nombre de groupes ! Viribus Unitis est un nouveau témoignage du passé que nous offre ce groupe à la situation évidemment complexe, mais qui reste toujours fidèle à ses valeurs.

95/100

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