
Veilburner n’a pas perdu de temps.
Près d’un an jour pour jour depuis sa dernière production, le duo américain Mephisto Deleterio (instruments) et Chrisom Infernium (chant, Torture Ascendancy 1307, ex-Humanity Decayed, ex-Pyrrhic Salvation) nous offre déjà son huitième album, Longing for Triumph, Reeking of Tragedy.

Longing for Triumph… entame les hostilités avec des sonorités inquiétantes qui se transforment peu à peu en marche brutale vers des riffs saccadées et bardés d’éléments bruitistes inquiétants, mais également de vociférations caverneuses qui rendent le mélange encore plus chaotique. Patterns agressifs et touches mystérieuses font très bon ménage pour rejoindre Pestilent Niche ou l’approche est d’abord un peu plus groovy, mais qui offre également des vagues de pesanteur intenses et des parties vocales malsaines ainsi que de rares instants de flottement comme le passage aux leads clairs et le solo, puis Rigor & Wraith prend la suite en renouant avec les tonalités étranges qui flottent dans l’air. Le chant est clairement minoritaire sur ce morceau, laissant de longs moments instrumentaux nous hanter avant d’atteindre That Which Crypts Howls Grandeur qui revient à des grognements beaucoup plus effrayants, comme bestiaux et possédés. Le contraste avec les harmoniques est également assez intrigant, mais Da’ath Ye Shadow Portrait prend la suite avec une férocité assumée que l’on retrouve à la fois dans l’instrumentale massive et virulente, mais aussi dans les vociférations sauvages. Le morceau nous moleste et nous écrase tout son saoul, puis Ouroboreal Whorl nous autorise un temps de flottement avec son introduction éthérée, mais c’est à nouveau dans la noirceur que le groupe nous tisse son voile d’oppression et de complexité musicale, tout en y intégrant des leads entêtants. Matter o’ the Most Awful of Martyrs enchaîne directement avec une nouvelle poignée de riffs lourds et imposants doublés de rugissements qui rendent le tout encore plus accrocheur tout en s’autorisant quelques incartades dans des nuances plus Prog et dissonantes sur le final, rejoignant …Reeking of Tragedy qui s’ouvre avec un sample, puis une ultime déferlante de violence à toute allure, troublée par un break qui teintera de sa brume mélodieuse la dernière partie du morceau.
L’expérience Veilburner est toujours aussi déroutante, mais Longing for Triumph, Reeking of Tragedy a le mérite de nous offrir un son très diversifié. Si certains titres sont très violents et accrocheurs, on notera des passages inattendus dans tous, créant une forme de richesse peu accessible aux néophytes.
80/100