Review 135 : Manticora – To Kill to Live to Kill

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Baser un album entier sur un concept est une chose finalement assez courante, mais baser un album sur un livre, comme vient de le faire Manticora, c’est déjà moins commun !

Formé sous le nom de Manticore en 1996 par Kristian H. Larsen (guitare) et Lars F. Larsen (chant), tous deux ex-membres de Fear Itself, il joue un Power Metal rapide et incisif, auquel s’ajoutent des éléments de Metal Progressif. Le groupe accueillera plusieurs musiciens, et le line-up se stabilise un peu en 2014 avec l’arrivée de Sebastian Andersen (basse) et Stefan Johansson (guitare). Malheureusement sans batteur, ils font appel à Lawrence Dinamarca (Loch Vostok, Nightrage) pour l’enregistrement de To Kill To Live To Kill, le huitième album du combo danois. Basé sur la nouvelle écrite par le chanteur, cet album est la première partie d’un double-album qui s’annonce plus qu’épique.

Manticora - To Kill To Live To Kill

L’album démarre sur Piano Concerto 1: B Flat minor…, une instrumentale au piano comme son nom l’indique. Lointaine et inquiétante, la composition débouche rapidement sur les premiers riffs d’Echoes Of A Silent Scream. La structure très axée Metal Progressif lourd soutenu par quelques orchestrations ne me déplaît pas, bien que je sois d’habitude assez réfractaire au style, et l’accélération soudaine donne lieu à l’arrivée d’un chant aigu et qui mène clairement la danse. En arrière plan, quelques hurlements se font parfois entendre, mais les parties de guitare lead prennent le dessus. C’est avec Through the Eyes of the Killer: Towering Over You que le groupe relance la machine, nous faisant profiter d’un son de basse plus imposant et d’une rythmique plus martiale. Leur musique prend parfois une dimension épique avec la vitesse, et laisse place à quelques breaks bien sentis, alors que Katana: Awakening the Lunacy se veut beaucoup plus directe. Lentement mais sûrement, les samples viennent enrichir les riffs techniques du groupe, et un break ponctué de screams vient ajouter une dimension bestiale au mélange.
L’album se poursuit avec The Farmer’s Tale (Part 1: The Aftermath of Indifference), qui me fait légèrement penser à une pièce de théâtre, de part la voix parlée qui intervient, mais également les différents chants. Encore une fois, il est aisé de s’apercevoir que la rythmique avance, tout comme sur The Devil in Lisbon. Cette composition instrumentale bourrée d’orchestrations et de riffs lourds laissent à chaque instrument la possibilité de s’exprimer alors que le chant revient pour Growth, le titre le plus long de l’album. Presque dansante par certains moments, la composition est également plus calme que le reste de l’album avec notamment une voix parlée et une partie où les instruments lancent un lead et se répondent pour un chaos organisé avant de revenir à ce refrain joyeux. Humiliation Supreme, une autre instrumentale, renouera avec la vitesse et la virtuosité des musiciens avant de s’éteindre.
Nothing Lasts Forever débute avec une voix samplée et un clavier mélancolique, qui appelle finalement la guitare lead avant une Power Ballade où la tristesse est le maître mot. Katana: Opium se focalise à nouveau sur la vitesse et différents types de chant pour faire progresser l’histoire avec une atmosphère plutôt guerrière. Through The Eyes of the Killer: Revival of the Muse That Is Violence semble totalement décalée du reste de l’album, avec une intensité totalement différente, et une voix samplée qui introduit un passage presque Symphonique. Cette différence peut surprendre, mais colle finalement avec l’univers du groupe. L’album prend fin avec The Farmer’s Tale (Part 2: Annihilation at the Graves), qui joue la carte des sonorités épiques une dernière fois tout en changeant plusieurs fois d’ambiance au cours de la chanson, en allant même chercher quelques éléments violents du côté du Death Metal.

Lorsque le dernier titre de To Kill To Live To Kill prend fin, il nous reste un arrière-goût d’inachevé. Manticora sait nous tenir en haleine avec des riffs précis et un récit dantesque, mais la suite se fait déjà attendre. La technicité des musiciens permet de donner vie au texte de illustrera parfaitement votre lecture.

80/100

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