C’est en l’an 2000 que Juha Raivio (guitare) et Pasi Pasanen (batterie) fondent le groupe finlandais Swallow The Sun. Mêlant Death Mélodique et Doom Death, certaines compositions tirent également sur le Metal Gothique. Leur première démo ne sortira qu’en 2003, et le premier album suivra rapidement. Swallow The Sun a sorti fin 2015 un triple album couvrant trois styles différents : Doom Death mélodique pour le premier CD, acoustique uniquement pour le deuxième, et Funeral Doom sur le troisième. Si les critiques sont unanimes, c’est avec le quatrième album, New Moon sorti en 2009, que j’ai découvert le groupe.
Pasi Pasanen a quitté le groupe en 2009, et le line-up actuel se compose de Juha Ravio (guitare), Markus Jämsen, Matti Honkonen, Mikko Kotamäki (respectivement guitariste, bassiste et chanteur depuis 2001) et de Juuso Raatikainen (batteur depuis 2014). Le claviériste Aleksi Munter a quitté le groupe en 2016 (ex-Empyrean Bane, ex-Trollheim’s Grott, ex-Insomnium en live, ex-Funeris Nocturnum et ex-Random), mais il est pour beaucoup dans l’univers du groupe, très friand d’ambiances au clavier. Aleah Liane Stanbridge, la femme de Juha Ravio (décédée des suites d’un cancer en 2016) participe également à l’album avec sa magnifique voix. Sont également crédités : Dan Swanö (guitare, de Nightingale, Odyssey, Witherscape, ex-Bloodbath…), Steve Rothery (guitare, de Marilion) et Anna Ilveskoski (voix additionnelles, chanteuse d’Evilion). Fermez les yeux, car notre voyage commence.
Si les finlandais sont réputés pour leur puissance, c’est avec These Woods Breathe Evil que vous allez en prendre conscience. Habile mélange de rythmique lourde et guitare lead mélodique, les hurlements de Mikko Raatikainen vous glaceront le sang comme un vent frais à travers les branches. Le riff principal de Falling World permet de ressentir le poids de la dévastation annoncée par les paroles, avec une lenteur quasi léthargique.
Si vous laissez le temps à Sleepless Swans de démarrer, c’est sur une composition hypnotique que votre tête se balancera d’avant en arrière, qui rend honneur à la voix claire du chanteur autant qu’aux capacités créatives de Juha Ravio, et il en est de même pour … And Heavens Cried Blood. Entêtante et pénétrante, les riffs s’insinuent collent parfaitement à l’univers glacial du groupe. Lights On The Lake (Horror part.III) fait partie d’une suite de compositions commencée au premier album et qui s’emboîtent parfaitement. Ce sont également les compositions les plus atmosphériques des finlandais.
Place à la violence maîtrisée avec le titre éponyme, New Moon. Encore une fois, inutile de me demander de rester impartial avec ce titre : c’est tout simplement mon favori des six albums. Une voix parfaite, autant claire que saturée, un riff démentiel et un tempo favorisant l’évasion de l’esprit. Servant Of Sorrow fera la part belle au clavier puisque c’est lui qui donne toute sa saveur à ce titre lancinant, tout comme pour la dernière composition, Weight Of The Dead, dont l’introduction sonne comme une descente en Enfer. L’accent épique est plus que présent, avec une accélération de batterie digne des plus grands monuments du Metal.
Vous n’avez pas idée d’à quel point je m’en veux d’avoir raté le passage du groupe à Paris fin 2015, et avec quelle excitation j’attends leur prochaine tournée. Presque aussi effrayante que sublime, leur musique peut faire voyager une salle entière. Un très grand groupe à mon avis sous-estimé.
90/100