Ah le Japon… Pays des traditions, des nouvelles technologies, du Visual Kei… et de Coffins, un groupe qui, depuis 1996 nous envoie à la tronche des riffs aussi gras que trois fast-foods réunis. Si le groupe n’a rien sorti avant 2000, c’est pour peaufiner leurs riffs dévastateurs. Ils possèdent un nombre impressionnants de splits à leur actif (dix-neuf), et seulement quatre albums studio.
Le line-up est un peu chaotique (le batteur devient guitariste, un autre batteur devient chanteur…), mais se stabilise peu à peu autour d’Uchino, le fondateur et guitariste. Lorsqu’en 2013 sort The Fleshland, leur dernier album, c’est Ryo qui chante (depuis remplacé par Jun Tokita), Satoshi à la batterie et Koreedah à la basse (depuis remplacé par Masafumi Atake après neuf ans dans le groupe). Vous vous êtes déjà pris un mur en plein visage ? Ecoutez Coffins, c’est presque la même chose.
Après un long sampler qui m’évoque les fonds marins, on entend les premiers riffs. C’est lourd, c’est gras, c’est lent. Lorsque le rythme s’accélère un peu et que Ryo commence à hurler, la machine est lancée. Et ce n’est probablement pas avec Hellbringer qu’elle va s’arrêter ! Leur musique est un véritable rouleau compresseur, et chaque pause n’est la que pour augmenter l’intensité par la suite. La basse est également très audible, et donne un côté dissonant très intéressant.
Si on sent que The Colossal Hole est plus calme, c’est uniquement pour augmenter l’effet pachydermique des riffs, alors que No Saviour reprendra quelques rythmes de Death Old School comme on aime les entendre de nos jours. La guitare lead de The Vacant Pale Vessel nous ramène encore quelques années en arrière, au temps des balbutiement du Death, sous une batterie qui nous écrase littéralement sous chaque frappe. Uchino se permet même d’inclure un solo quasi psychédélique.
Une fois encore, c’est la batterie qui est à l’honneur sur Rotten Disciples. Une double pédale déchaînée sur des riffs maîtrisés jusqu’à Dishuman. Le blast revient en force avec ce titre qui remontera d’un cran le tempo, tout en abusant du coffre exceptionnel de Ryo. Sur The Unhallowed Tide, on sent qu’Uchino expérimente des sons dérangeants avec sa guitare, alors que Tormentopia, la dernière composition sera tout le contraire. Beaucoup plus contrôlé, ce titre est vraiment entraînant et je surprends parfois le refrain bloqué dans mon esprit après l’écoute.
Même si cet album paraît linéaire, c’est une fois encore la force du groupe. Coffins propose une musique riche et des riffs puissants, grâce à un accordage très bas. J’ai eu la chance de voir le groupe au Hellfest 2015 alors qu’ils sont très rares dans nos contrées, et c’était un plaisir absolu d’entendre résonner leurs riffs sur l’Altar.
90/100