Review 089 : Church Of Misery – Houses Of The Unholy

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Encore le Japon ? Oui. Pourquoi ? Parce que ce pays regorge de talentueux musiciens, et que les groupes japonais font partie des plus originaux. Church Of Misery, c’est l’aventure menée par Tatsu Mikami (basse, G.A.T.E.S., Sonic Flower) depuis 1995.

Au cours de ses six albums, cinq EP et sept splits, le groupe a acquis une renommée mondiale pour la qualité de leur musique mais surtout les thèmes abordés : chaque titre est lié à un tueur en série. Cette année, Tatsu s’est entouré de Junichi Yamamura à la batterie, Yasuto Muraki à la guitare et Hiroyuki Takano au chant (Sithter, ex-Psychotoblack), mais lors de la sortie de Houses Of The Unholy, c’est Hideki Fukasawa qui hurlait à ses côtés en lançant quelques samples au synthé, Junji Narita qui frappait ses fûts comme un possédé et Thomas Sutton qui jouait les harmoniques du diable à la guitare. Ecoutez l’histoire de ces tueurs…

Church Of Misery - Houses of The Unholy

L’album débute avec les grésillements d’intro d’El Padrino (Adolfo de Jesus Constanzo). Ce titre, bien que très lent au début, flirte doucement avec les sons psychédéliques qu’Hideki pouvait obtenir de son synthé et de la guitare de Thomas. Le riff principal prend ensuite le dessus, alors que les cris d’Hideki font leur apparition. Un passage plus léger et rappelant un Blues assez gras vers la fin mène à Shotgun Boogie (James Oliver Huberty). A l’inverse du tueur qu’elle représente (qui avait des difficultés à marcher), cette composition est beaucoup plus rapide et entraînante. Le solo s’interrompt de nombreuses fois, et représentera bien la folie du crime d’Huberty.
The Gray Man (Albert Fish) rendra un hommage plus distingué à son tueur. En effet, les riffs sont plus recherchés, et même si Hideki hurle toujours, des choeurs le soutiennent parfois. La rythmique se fait également plus progressive et lâchera la folie à partir du solo. Le sampler introductif de Blood Sucking Freak (Richard Trenton Chase) possède quelques harmoniques tranchantes qui feront se hérisser les poils de votre nuque avant de passer à la douce Master Heartache, qui est une cover du groupe de Heavy Metal Sir Lord Baltimore. Cette reprise possède le grain de folie qui fait tout le charme de Church Of Misery et que l’on aime retrouver dans leur composition.
Encore un sampler pour introduire la puissante Born To Raise Hell (Richard Speck), qui est également le titre d’un livre sur le criminel. La voix provient d’un documentaire, et mènera à une rythmique torturée qui fera une parfaite bande son pour un psychopathe tel que lui. Le dernier titre, Badlands (Charles Starkweather & Caril Fugate) sera également introduit par une voix samplée qui expliquera l’histoire de Charles et Caril. La singularité du crime est représentée par l’aspect beaucoup plus froid de la rythmique, avec toujours ces choeurs qui nous glacent le sang.

En explorant toutes les facettes de l’histoire des tueurs, la musique s’en ressent. Church Of Misery propose avec Houses Of The Unholy des rythmiques morbides et lancinantes, sous des hurlements qui respirent la souffrance et la haine. Bien que le groupe soit assez peu actif sur scène, les rares lives qui ont été enregistrés sont très énergiques. J’espère qu’avec ce nouveau line-up, le groupe sera capable de reprendre quelques tournées, sans oublier l’Europe bien sûr !

90/100

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