J’avais choisi de faire une pause pour terminer de traiter toutes mes photos du Hellfest ainsi que du Download Festival, mais la venue des japonais d’Electric Eel Shock, soutenus par les parisiens de Fire Fire Fire et les clermontois de RedCoal m’a fait changer d’avis. Je découvre alors le Supersonic, une petite salle plutôt sympathique et bien située, avec une scène de taille raisonnable.
Alors que dehors il fait encore jour, les quatre gaillards de RedCoal montent sur scène. Le quatuor entame alors un mélange de Blues et de Rock assez calme, mais planant. En face de nous, Aurélien (guitare/chant) et Batou (guitare/chant) alignent quelques harmoniques pendant que Zouil (basse) est plus en retrait, totalement absorbé par les ronflements de son instrument. A cette rythmique qui pioche ça et là des influences groove et psychédéliques s’ajoute les frappes précises et parfois techniques de Fanf (batterie), qui guident les musiciens. Plutôt communicatifs, les guitaristes se renferment dans leur monde lorsqu’un nouveau morceau démarre, tout en se réunissant autour du bassiste pour énergiser leurs compositions avant de se séparer pour chanter à nouveau. Le peu de lumières est compensé par le soleil qui se couche petit à petit au son du quatuor. “On voit bien là haut ?” ironise Batou avant de présenter un par un les membres du groupe. “On va jouer un titre qui s’appelle Those Nights, ça parle de nuits d’amour… enfin d’après les nuits d’amour !” continue le jeune homme. Plus aériens, les riffs sont cette fois accompagnés d’une petite maraca que Fanf agite lentement devant un micro. Le public semble conquis par cette découverte. “Le prochain titre s’appelle Dust, désolé s’il y a quelques ratés” enchaîne le guitariste, “c’est seulement la deuxième fois qu’on la joue sur scène.” Pourtant, je n’ai remarqué aucune fausse note lors de ce titre un peu plus énervé, et l’énergie des quatre jeunes hommes semble communicative puisque les premiers rangs commencent à remuer un peu la tête. Le set du groupe touche à sa fin, et Batou en profitera pour descendre de scène en continuant à jouer, avant de remercier le public. Une découverte très éloignée de mes standards, mais très plaisante !
Setlist : Braindead – Down To The Ground – Red Guitar Lady – Reflected Sounds – For You – Those Nights – Dust – I Don’t Know
On passe au Rock de Fire Fire Fire après une installation très rapide, et le commence par un “Allez Paris, va falloir se remuer le fion ce soir” de la part de Johnny Lips (guitare/chant). Si au moins le ton est donné, la musique bourrée de solos interprétés par Black Juju (guitare/choeurs) semble laisser le public de marbre. Heureusement pour le groupe, les spectateurs se laisseront finalement prendre au jeu sous les frappes de Pistol Pete (batterie) mais la basse de Ronnie B. a du mal à se faire entendre. Sur scène, les musiciens jouent entre eux, et semblent totalement ailleurs, mais ils prennent tout de même le temps de s’adresser un peu au public. “Allez, y a que des bonhommes la… vous êtes tous loin sauf le petit gars là devant !” lâche le chanteur. “Comment tu t’appelles ? Ferdinand ? Y a que Ferdinand qui ose se mettre devant !”. Pour ma part, je peine à rentrer dans l’univers Rock n Roll des parisiens, et je me contente d’observer les lumières qui sont de plus en plus présentes au fur et à mesure que le jour ne décroît. “On se fait sucer la bite tous les soirs par des bons coups !” ironise le chanteur en entamant l’introduction d’une nouvelle composition, alors que Black Juju bouge de son côté de la scène en alignant ses riffs qui motivent de plus en plus le public. “Après nous, il y a Electric Eel Shock !” lance le frontman. Devant l’absence de réaction, il continuera avec un “super, vous êtes motivés… on vous aime !” avec un air blasé, mais le combo ne prend pas la peine d’attendre un quelconque retour pour commencer son prochain titre, qui sera conclu par un “Je voudrais pas vous faire de la peine, je suis trop beau gosse.” Devant une telle délicatesse, j’entends quelques rires dans la fosse, qui acclame pourtant le groupe, alors que le bassiste et le guitariste redoublent d’efforts aux côtés du chanteur. Le show se termine après un dernier titre qui déclenche des applaudissements dans la salle.
Setlist : ‘til The Day I Die – Hate – I’ll Do Right – He’s a Whore – Oh Well – Down In The City – Gimme Some Lips – Hangover – Russian Roulette – Surrender – What Love Is
Les japonais installent leur matériel en prenant parfois la pose, et lorsque tout le monde est en place, la machine Electric Eel Shock se lance. Débordant d’énergie, Akihito Morimoto (guitare/chant) lance un premier riff devant une foule beaucoup plus compacte qu’auparavant. Tout de suite, le mélange déjanté de Rock et de Metal des japonais prend, et il ne faudra que très peu de temps à Tomoharu « Gian » Ito (batterie) pour retirer ses vêtements, révélant une gigantesque chaussette placée à un endroit plutôt original. De son côté, Kazuto Maekawa (basse) se place devant son micro pour chanter aux côtés d’Akihito ou au bord de la scène afin d’haranguer la foule. “We will play So Much 80s, it’s my favorite song of the night” lance le chanteur pour introduire la composition, avant de sautiller en jouant. “We are Electric Eel Shock, we have some t shirts and CDs, but t shirts are better, they are made by a UK company, and CDs are made by a chinese company so only 1 on 2 will work” ironise le frontman avant de se déchaîner encore un peu plus sur scène, pour le plus grand plaisir de la foule présente ce soir. Impossible de rester de marbre devant un tel déferlement d’énergie, surtout lorsqu’Akihito hurle “We’re like Iron Maiden in Paris!” pour repartir de plus belle, jouant un riff de Trust avant de reprendre “I said, Iron Maiden from Paris! Well, we have a very Metal song for you tonight”. Le titre est plus rapide que les autres, et les influences Thrash/Heavy se font sentir à travers ces riffs survoltés. Entre deux titres, le chanteur prend le temps de s’adresser au public, ce qui laisse le temps au batteur de s’essuyer avec sa chaussette et au bassiste de remercier la foule en se ré-accordant. Akihito débranche sa guitare lorsqu’il termine un titre, puis la rebranche avant de commencer le suivant, saute, repart chanter… “Do you want one more song?” demande l’homme, qui ne manque pas d’énergie. “Actually, we have two more songs!”. Malheureusement, l’une des cordes de sa guitare ne résistera pas longtemps à ce traitement de choc, et cédera au milieu du premier titre du rappel. “Can I have three minutes to change my string?” demande le chanteur, visiblement gêné. Alors que le public l’acclame, il revient victorieux avec un nouveau jeu de cordes, et le concert peut finalement se terminer comme prévu avec le dernier titre, sur la fin duquel le frontman s’agenouillera face à la foule qui applaudit la performance extraordinaire des japonais.
Setlist : Texas Burning Yellow – Bastard! – So Much 80’s – My Favorite No.9 – Sweet 55 – Dice De Try! – Vegas Night – Rock’n’ Roll Can Rescue The World – Metal Man
Rappel : Suicide Rock’n’Roll – Do The Metal
Trois ambiances différentes se sont succédées lors de cette soirée. Après un début en douceur avec le Blues groovy de RedCoal, j’ai été déçu du Rock pas vraiment rebelle de Fire Fire Fire, mais la folle énergie déployée par Electric Eel Shock m’a redynamisé pour toute la semaine ! Et vous pouvez être sûrs que je retournerai dès que possible voir les japonais au style totalement barré et unique !
Merci pour les belles photos !…
Et pour ce bel article sur les RedCoal !!!
C’est mes « kopains de Klermont », chez nous on les aime fort…
Et on est bien content que ça ait plu au public parisien aussi !