Review 137 : Abhorrence – Megalohydrothalassophobic

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Alors que leur reformation d’il y a quelques années ne laissait que peu d’espoirs pour de nouvelles compositions, Abhorrence revient marquer les esprits avec Megalohydrothalassophobic, leur nouvel EP.

Formé en Finlande en 1989 par Jussi “Juice” Ahlroth (basse), Kalle Mattsson (guitare), Tomi Koivusaari (guitare, Amorphis), Jukka Kolehmainen (chant) et Kimmo Heikkinen (batterie) après la chute de Rebirth, ils décident de jouer un Death Metal puissant et imposant. Mais le groupe se sépare un an plus tard, après deux démos, dont une qui ne sera jamais sortie officiellement. Le groupe sort tout de même un split et un EP post-mortem, mais l’année 2012 est celle de leur retour, avec une compilation de leur travail. Le groupe effectuera quelques concerts avec Rainer Tuomikanto (batterie, Ajattara, Causemos, ex-Shining) dont un au Tuska Open Air 2013, qui donnera lieu à un album live. En 2016, ils engagent Waltteri Väyrynen à la batterie (Paradise Lost, Vallenfyre, ex-Tyr) et enregistrent finalement leur nouvel EP. Vous n’êtes pas prêts, quoi que vous pensiez.

Abhorrence - Megalohydrothalassophobic

L’album démarre sobrement avec Intro: The Mesh, un sample à la fois étrange et intriguant. Une voix inquiétante vient alors nous parler, en expliquant le contexte du raz-de-marée que nous allons subir, puis laisse la place à Anthem For The Anthropocene. Les connaisseurs reconnaîtront à la première seconde la signature sonore du groupe, alors que les nouveaux venus se prendront l’ouragan en pleine face. Que ce soit le chant de Jukka ou les harmoniques des guitares, tout a été fait pour que l’auditeur ne puisse pas se relever tout de suite. L’arrivée de la basse, hurlante et grasse, ne fait que contribuer à cette ambiance Old School qui me séduit tant. Un peu rapidement passé, le titre prend fin et c’est The Four Billion Year Dream qui démarre. Plus lente, plus calme, mais également plus hypnotique, cette chanson va vous faire headbanguer, de gré ou de force, grâce à des riffs qui n’ont pas d’âge mais qui sonnent parfaitement bien grâce à ce mix mi-vieilli mi-moderne. Les harmoniques mélodiques mais cinglantes ne cesseront que lorsque le sample introductif et maritime d’Hyperobject Beneath The Waves ne débutera. Et c’est une nouvelle déferlante qui nous heurte de plein fouet, avec sa rythmique impitoyable qui emprunte parfois au Black Metal, sa batterie puissante et sa basse assommante. Les riffs se muent en un break plus calme mais tout aussi inquiétant qui évoque une ambiance Lovecraftienne avant de repartir sur une rythmique plus imposante. Le dernier titre, The End Has Already Happened débute avec des riffs stridents avant d’aboutir à une rythmique martiale qui lorgne rapidement sur un Death Metal teinté de Black malsain sous une pluie de blasts. La furie s’apaisera vers la fin pour une outro qui reprend les riffs de base avant de disparaître progressivement, comme un baigneur qui rentre dans un lac avant de se faire dévorer dans un hurlement de douleur.

Si Megalohydrothalassophobic était sorti il y a trente ans, il aurait sans aucun doute figuré parmi les enregistrements majeurs d’un genre d’une richesse infinie. Mais sa sortie récente annonce “seulement” le grand retour d’Abhorrence dans un genre qu’ils ont découvert il y a des années et qu’ils maîtrisent avec une perfection rare de nos jours. J’attends déjà un album avec impatience.

90/100


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