La crasse musicale frappe à nouveau avec Deliverance.
Créé en 2012 en France par Etienne Sarthou (guitare, Freitot, Karras, ex-AqME) et Pierre Duneau (chant, Memories of a Deadman), le combo recrute un premier line-up et sort un EP en 2013 puis un album en 2017. Aujourd’hui, ce sont Fred Quota (batterie, ex-Abrahma) et Sacha Février (basse) qui complètent la formation pour l’enregistrement d’Holocaust 26:1-46, leur deuxième album toujours orienté vers un style Black/Sludge.
Saturnine, le premier morceau, instaure tranquillement cette ambiance à la fois pesante grâce au côté Sludge du groupe, mais également malsaine due au Black Metal omniprésent dans la composition. Un chant torturé, des harmoniques plus légères, une base rythmique pachydermique… Tout pour plaire. On passe de grognements hargneux mais une rythmique calme à des passages plus aériens, et cette alchimie se renforce avec God in Furs. Le titre est plus violent, plus rapide, et une impulsion presque mystique donne naissance à cet ouragan. Mais le morceau se calme parfois côté rapidité, sans pour autant reléguer l’aspect lancinant au second plan. Le plan est similairement le même pour The Gyres, un morceau qui part d’une introduction acoustique pour monter progressivement en intensité, ajoutant élément par élément. La rythmique s’enflamme alors, et le son suit son cours, enchaînant très naturellement avec Sancte Iohannes, un morceau plus constant. Pas de grandes progression sur celui-ci, mais plutôt une vague continuelle qui ralentit à peine, cherchant surtout à diversifier les harmoniques. L’introduction assommante de Holocaust for the Oblate prend la suite, puis cesse soudainement, laissant au groupe la possibilité de reconstruire une ambiance différente. On rentre à nouveau dans la progression, et les riffs prennent de l’ampleur jusqu’à une deuxième cassure qui fera finalement exploser la rythmique pour une partie finale imposante. Dernier morceau, Makbenach est habité par une ambiance sombre qui régit ses riffs du début jusqu’à la fin. Bien plus axé Black, le titre pioche tout de même quelques éléments plus lourds et qui mènent sa partie rythmique jusqu’à l’embrasement. Le final est plus calme, mais tout aussi hypnotique.
Six titres ça peut sembler court, mais Deliverance prend le temps de développer une partie de son univers sur chacun d’entre eux. Holocaust 26:1-46 est un album surprenant qui permet à ses titres d’exploser de leur propre manière, et ainsi nous agresser de plus en plus. Plusieurs écoutes me semblent obligatoires pour en saisir toutes les nuances !
85/100