Interview : Dark Divinity

Messianic, le premier EP de Dark Divinity vient de sortir. Ian Moir, le batteur du groupe, s’est prêté au jeu des questions-réponses.

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Bonjour Ian et merci beaucoup pour ton temps ! Pourrais-tu présenter l’univers de Dark Divinity à quelqu’un qui n’a jamais entendu parler du groupe ?
Ian Moir (batterie) : Je dirais une sorte de train fantôme de la moitié du 20e siècle, mais plus rapide et plus violent.

Trois ans après la création du groupe, vous sortez votre premier EP, appelé Messianic. Peux-tu nous expliquer comment s’est passée cette aventure pour toi, et comment vous vous avez étés amenés à composer et enregistrer ces morceaux ?
Ian : L’EP est un peu comme un échantillon d’un panel de musique plus large que nous construisons depuis le début. A la base, nous avons travaillé en direction d’un album quand Trench Records ont pris contact avec nous l’an dernier pour faire un EP.

Êtes vous confiants à propos de votre travail ? Est-ce que vous avez déjà eu des retours de la communauté Metal ?
Ian : J’ai toujours pensé que nos morceaux sont puissants, mais une fois que tu as entendu une chanson des milliers de fois à travers toutes les phases de développement c’est difficile de savoir l’effet qu’il fait à un nouvel auditeur. On a été agréablement surpris par les réactions que notre musique reçoit. Il semble qu’il n’y a pas beaucoup de groupes qui font ce style de Death Mélodique, donc les gens qui apprécient ça semblent content quand ils nous trouvent.

Quelle est votre méthode pour composer ou écrire des paroles ? Est-ce qu’il y a des groupes que tu considères comme tes influences ?
Ian : Nous faisons beaucoup de travail individuel et on collabore en se partageant les démos via internet. Nous avons tous du matériel d’enregistrement chez nous donc c’est plutôt simple de rebondir sur les idées de chacun en faisant des allers-retours. Historiquement, je suis le principal compositeur du groupe et il y a quelques morceaux que j’ai entièrement écrits, mais la plupart viennent d’une collaboration entre deux ou trois d’entre nous.
Notre musique est entièrement composée de chant saturé, donc c’est vraiment important d’avoir quelques dynamiques à l’intérieur de ça. Les paroles que j’écris sont plus une mise au point par rapport à la musicalité qu’à l’histoire, habituellement je détermine les modèles vocaux et les sons que je veux entendre avant d’écrire réellement les paroles. Des mots et phrases différents ont un rythme naturel en eux-mêmes donc j’essaye de suivre ça autant que possible. Il y a un challenge amusant à construire un texte consistant à partir de sons prédéterminés, c’est un peu comme écrire un haïku, mais en plus difficile.
Les influences évidentes sont les fondateurs du Death Mélodique scandinave comme At The Gates, The Haunted et les débuts d’In Flames, mais nous écoutons également beaucoup de Black et Death Metal donc ça déteint sur notre son aussi.

Le groupe a connu quelques changements de line-up, mais vous avez toujours la même vision de la musique, c’est-ce que c’est simple de trouver des musiciens qui partagent les mêmes idées ?
Ian : J’avais une vision plutôt claire de ce à quoi le groupe devait ressembler quand j’ai commencé, et je suis assez chanceux d’avoir quelques amis très talentueux, donc au début il a juste fallu les convaincre de me rejoindre avec ma vision. Et à présent je pense que c’est devenu une idée partagée.

A propos de Messianic, il est composé de quatre morceaux, séparés par un interlude. Est-ce que vous racontez une histoire, ou est-ce que vous voulez faire passer un message au monde ?
Ian : Les thèmes et les paroles de cet EP ont été conçues pour invoquer une atmosphère plus que raconter une histoire spécifique, mais elles sont assez mystérieuses pour être lues de façons différentes. Si vous y trouvez un message ou une histoire, faites le nous savoir !

Vous venez de Nouvelle-Zélande, un pays que nous connaissons principalement au niveau musique pour Devilskin, Alien Weaponry et Sojourner. Comment tu décrirais la scène Metal du pays ?
Ian : La scène est réduite. C’est une petite communauté et tout le monde se connaît, mais il y a quelques groupes géniaux qui font du travail de qualité en ce moment. Ulcerate, Blindfolded and Led To The Woods, Bridge Burner et Scorn Of Creation pour citer quelques uns de mes préférés. Notre population petite et dispersée peut freiner un peu, la plupart des groupes ne peuvent pas réunir une foule en dehors des des trois principales villes alors il n’y a pas vraiment d’opportunités d’avoir un public nouveau sans voyager à l’étranger. Je pense que ce facteur peut être un plafond de verre pour beaucoup de groupes ici.

Si je me fie à setlist.fm vous avez déjà joué quelques concerts, comment ça s’est passé ? Est-ce que tu as un souvenir spécial à nous partager ?
Ian : Nos concerts se sont bien passés, on a réussi à réunir une bonne foule presque à chaque fois et nous avons déjà eu l’opportunité de partager la scène avec quelques unes de nos idoles. Rejoindre At The Gates et The Haunted en tant que support pour leur tournée néo-zélandaise était une expérience incroyable. Ils sont mes héros depuis un long moment, et une grande source d’inspiration derrière la création du groupe, donc jouer avec eux et pouvoir passer du temps avec eux était un moment très important.

Quel était le tout premier titre de Metal que tu aies écouté ? Et quel est celui qui t’a fait penser “je veux créer un groupe et jouer sur scène” ? Comment as tu découvert le Death Mélodique ?
Ian : J’ai toujours voulu jouer de la batterie depuis que j’ai découvert le Rock quand j’étais enfant. Le premier groupe de Metal que j’ai entendu était Slipknot. J’avais quatorze ans et je suis resté bloqué sur le premier album au poste d’écoute du magasin de musique quand je l’ai découvert, les deux ou trois premiers titres m’ont impressionné et j’ai acheté l’album. Les choses moins conventionnelles comme le Death Mélodique sont arrivées quelques années plus tard quand je suis parti de chez moi, j’ai été dans un hôtel et je me suis lié d’amitié avec un mec qui jouait dans un groupe local. Lui et le reste du groupe m’ont fait découvrir un tas de groupes suédois que je n’avais jamais entendus auparavant comme At The Gates, The Haunted, In Flames, Soilwork, Darkane et Meshuggah. C’est là que j’ai réalisé pour la première fois à quel point la musique aussi lourde était underground et j’ai vraiment commencé à m’y mettre.

Je sais que l’EP vient tout juste de sortir, mais peut-être que vous avez déjà des projets pour l’avenir ? Comme des concerts, enregistrements ou de la composition ?
Ian : Nous avons quelques concerts de programmés en Nouvelle Zélande pour défendre la sortie de l’EP, et nous avions prévu une tournée en Australie un peu plus tard cette année mais la situation de pandémie a vraiment mis la pagaille dans les plans. L’annulation de concerts mise à part, ça a vraiment été une période productive pour le groupe. Nous progressons beaucoup dans l’écriture d’un album.

Quand a débuté ton aventure musicale ? Quel était ton premier instrument et comment l’as tu choisis ?
Ian : J’ai toujours été obsédé par la batterie en étant enfant mais je n’ai pas vraiment eu l’opportunité de m’impliquer dans la musique. Ca n’a été qu’à partir de mes dix-huit ans où j’ai pu acheter un kit de seconde main et que j’ai commencé à le marteler tous les jours. Ca a été un vrai tournant dans ma vie.

En Europe, et principalement en France, nous avons du rester confinés. Comment est-ce que la Nouvelle-Zélande a géré la situation mondiale ?
Ian : Nous avions une sorte d’avantage puisque nous avions vu venir ce qui se passait dans d’autres pays des semaines avant que ça arrive, et heureusement notre gouvernement a eu une approche très précautionneuse, nous avons mené une campagne bien organisée pour que les gens se confinent tôt. Et actuellement, je pense que cette approche a payé et que nous sommes très proches de l’élimination totale du virus de la Nouvelle Zélande.

En Europe, il y a beaucoup de festivals, est-ce que tu en connais ? Est-ce que vous aimeriez jouer en dehors de la Nouvelle Zélande ?
Ian : Nous espérons pouvoir arranger une tournée Australienne quand les frontières entre nos deux pays rouvriront. Nous adorerions tourner en Europe, mais c’est difficile de savoir le niveau de faisabilité dans cet étrange nouveau monde qui arrive. Si les choses s’arrangent et que nous avons de bonnes opportunités de concert, on fera en sorte que ça arrive au plus vite.

Dernière question: je te laisse imaginer une tournée pour laquelle Dark Divinity ouvrirait et trois autres groupes. Qui choisirais tu ?
Ian : Être en support d’At The Gates et The Haunted l’an dernier était un rêve devenu réalité, de toutes mes influences ceux là sont au sommet. Je ne pense pas que je pourrais ajouter un troisième groupe qui améliorerait le line-up pour moi.

Merci encore pour avoir pris de ton temps et pour ta musique ! Est-ce que tu voudrais ajouter quelques mots pour les fans européens ?
Ian : Merci pour ton soutien et tes super questions ! L’Europe en a probablement assez entendu de ma part pour le moment.

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