Review 308 : Noumena – Anima

La froideur finlandaise renaît grâce à Noumena.

Créé en 1998 par Hannu Savolainen (basse), Ilkka Unnbom (batterie, Inferion), Ville Lamminaho (guitare/mandoline/choeurs, Inferion, The Crescent), Tuukka Tuomela (guitare/choeurs, Inferion) et Antti Haapanen (chant), le groupe développe son univers avec l’arrivée de Suvi Uura (chant/piano) en 2009 et Markus Hirvonen (guitare/choeurs, Cryonside) en 2018. Anima, le sixième album du groupe, voit le jour en 2020.

Entre Death Mélodique et Doom Death, le groupe pioche allègrement dans ses racines finlandaises pour broder ce son à la fois glacial, mélodique et imposant, qui débute par Kaiku, la douce et mystique introduction. Mais Saatto démarre par la suite, apportant de la lourdeur à l’univers de la formation, et ouvrant les portes de la mélancolie lancinante qu’ils développent. Je ne suis évidemment pas indifférent à ce contraste entre chant clair féminin et hurlements caverneux qui nous transporte littéralement. Les harmoniques flottent dans l’air, et c’est l’épique Murtuneet qui est la suivante. Le groupe conserve ce son froid et imposant, qui pioche à la fois dans des influences Folk, des leads perçants et une rythmique lourde. A nouveau, les deux voix se marient à la perfection, offrant une ambiance différente mais complémentaire à chaque intervention, tout comme sur Seula, un titre court mais entraînant. Sans surprise, les leads nous font voyager en compagnie du groupe, puis nous relâchent sur le final.
Ajaton est la suivante, usant à nouveau la recette froide et mélancolique que les finnois maîtrisent pleinement pour nous embarquer avec eux dans cet orage mélodieux. Violence et calme se côtoient respectueusement, s’entrechoquant parfois avant Totuus. Quinze minutes de plénitude, de rage mélodique et de douceur intense pour un ouragan planant qui dévoile à la perfection le potentiel du groupe. Le titre exploite au maximum les leads, mais sait également laisser place aux vocalistes pour nous transporter de plus en plus loin dans leur monde jusqu’à cette outro hypnotique. Anima, le titre éponyme, est également celui qui semble le plus triste et sombre. La lourdeur nous assomme progressivement, aidée de cette partie lead pénétrante et douloureuse qui permet aux deux voix de s’allier dans leur objectif commun. Joutsen est le dernier morceau. Un son clair inquiétant et la voix de Suvi nous enchantent une dernière fois, faisant croître l’intensité et la beauté de ce morceau, puis le son s’éteint.

La splendeur de Noumena s’est à nouveau éveillée avec Anima. Doux, lourd, mélancolique et mélodique, cet album fait honneur au Death Mélodique finnois avec ces sonorités caractéristiques au pays, et nous embarque sans mal dans cette épopée fantastique.

85/100

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