Review 317 : Draconian – Under A Godless Veil

La mélancolie reprend vie avec Draconian.

Créé en 1994 sous le nom de Kerberos en Suède, le style du groupe évolue et son nom change. Il faut attendre 2003 pour un premier album (après cinq démos), et le groupe acquiert une réputation auprès de la scène Gothic/Doom/Death. Johan Ericson (guitare/choeurs, Doom:VS) et Anders Jacobsson (chant), les deux fondateurs, ainsi que Jerry Torstensson (batterie), Daniel Arvidsson (guitare, Mammoth Storm) et Heike Langhans (chant) nous présentent Under A Godless Veil, leur sixième album, qu’ils ont enregistré avec l’aide de Daniel Änghede, ancien bassiste live. 

C’est avec Sorrow of Sophia, que l’album démarre. Un titre lent, lancinant et qui troque la douceur du début pour une rythmique plus pesante. Mais cette mélancolie reviendra vite nous hanter, alternant chant clair féminin et hurlements de peine de la part d’Anders. Les claviers sont l’un des éléments principaux de ce morceau, alors que The Sacrificial Flame nous cloue au sol avec des riffs imposants. Très lente, très lourde, mais également très intense, la composition nous peint un tableau entre peine et éléments ésotériques qui colle à la perfection à l’identité du groupe. Lustrous Heart, un titre très mélodique et planant, prend la suite, intégrant des parties plus dissonantes au morceau, alors que Sleepwalker renoue avec ces harmoniques aériennes. Les riffs les lient à une rythmique lourde et intense, qui nous plonge dans cette torpeur contemplative, puis nous secoue à nouveau à la fin. Moon Over Sabaoth, un titre plus noir, prend la suite. Il a été le premier extrait de cet album à être révélé, et propose une mélodie entêtante qui suit avec assiduité cette progression dans les ténèbres.
Petit moment de douceur avec Burial Fields, un titre qui mêle la douce voix d’Heike avec un duo composé de percussions lentes et de claviers envoûtants avant un final plus inquiétant. The Sethian prend la suite, renouant avec cette mélancolie angoissante. Et c’est à nouveau la lourdeur qui nous explose en plein visage, avec ces riffs écrasants. L’alternance de ces deux ambiances est particulièrement réussie, et le groupe parvient même à les combiner pour un final magistral. Claw Marks On The Throne nous offre des leads perçants, épiques et surtout prenants, qui se lient à merveille avec cette sublime rythmique, sur laquelle les deux vocalistes nous prouvent une fois de plus leur talent. On reste dans la beauté musicale avec Night Visitor, un morceau qui s’axe sur des sonorités douces pour accompagner la voix de la chanteuse. L’intensité grandit peu à peu, puis se libère sur le final avant Ascend Into Darkness, le dernier titre. Le groupe nous fait ressentir cette progression, cette apparition des influences Black, cette langueur et cette oppression, mais également une certaine quiétude sombre. Puis les ténèbres deviennent totales.

En une heure, Draconian nous a transportés. Under A Godless Veil nous enveloppe dans un univers parfois doux, parfois violent, mais toujours empreint d’une mélancolie sans âge, d’une peine insondable et d’une lourdeur écrasante. Un coup de maître.

95/100

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