Review 422 : Seide – Auakistla

Seide propose à nouveau sa crasse musicale.

Créé en 2007, le groupe acquiert une réputation dans le milieu du Black Metal français dès son premier EP, en 2009. Le line-up du groupe se solidifie en 2012, et c’est Auakistla, leur troisième album, que Count D. (chant), Shub Niggurath (guitare/chant), Wotan (basse) et Naar Zeroth (batterie) nous proposent aujourd’hui.

Le son brut de Les Repus d’Avant l’Apocalypse, le premier titre, frappe directement. Une voix samplée semble s’enrager, comme pour nous prévenir de la violence de l’assaut du groupe. Entre ces mélodies dérangeantes, cette rythmique sale et sombre et les hurlements possédés du vocaliste, le groupe nous berce avec fureur. Le son tranchant et agressif d’Execrable Créature prend la suite, mais il s’adoucit légèrement avant d’être parcouru de petits sursauts putrides, pendant que le vocaliste vomit ses paroles. Le groupe nous enveloppe dans son univers, qui continue sur La Bête humaine, un titre aux tonalités à la fois plaintives et mélancoliques, tout en ajoutant cette touche de folie musicale. Le titre alterne entre des passages où toute la puissance se déchaîne, et des parties instrumentales plus calmes, dont une avec un sample avant la tornade finale. Le saxophone de ZarC (Enemy of the Enemy) se joint à la langueur oppressante de La Danse des Pendus, avant que le vocaliste ne s’égosille, ajoutant un côté douloureux au morceau. Feu de joie nous offre une pause entre crépitements du feu, hurlements de terreur, et ces psaumes qui résonnent, avant Noche triste. Le son perçant des riffs accompagne à merveille les cris, qui piochent dans la pureté misérable du DSBM, puis la dissonance amène des choeurs effrayants. Une énergie sombre anime le groupe, qui mélange ses influences sur sa rythmique. C’est d’ailleurs cette même énergie primitive que l’on retrouve sur l’entraînante et entêtante Insectes, pour accompagner un manifeste misanthropique. La violence semble cesser grâce à un break au son léger, mais les hurlements sont toujours présents, et ils rappellent ces riffs crasseux avant un final surprenant. Sécheresse, le dernier morceau, nous offre une dernière dose de noirceur, de riffs impurs aux mélodies dissonantes et d’éclats de voix malsains. La haine que le groupe déverse semble infinie, et c’est en ajoutant à nouveau le saxophone de ZarC pour une ultime complainte que l’album se referme.

Fiers représentants du Black Metal français au son sale et malsain, Seide nous prouve une fois de plus que son mélange d’influences est efficace. Auakistla dérangera par son non-conformisme autant qu’il fascinera pour sa richesse.

90/100

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