Review 451 : Soen – Imperial

Soen continue sa route.

Créé en 2004 en Suède mais seulement actif à partir de 2010, le groupe se compose de Martin Lopez (batterie, ex-Opeth, ex-Amon Amarth) et Joel Ekelöf (chant), les fondateurs, mais également de Lars Enok Åhlund (claviers/guitare), Oleksii “Zlatoyar” Kobel (basse) et Cody Ford (guitare lead). Imperial, leur cinquième album, est là.

Le groupe souhaitait un premier contact aussi tortueux et vif que leur musique, c’est donc vers le producteur Kane Churko (Ozzy Osbourne, Bob Dylan) et le photographe Mark Laita qu’ils se sont tournés pour offrir à leurs huit titres la puissance qu’ils méritent.
Lumerian est le morceau chargé d’ouvrir cet album, et c’est avec des riffs frappants que le groupe attaque. Les instruments se mélangent et se rencontrent pour nous proposer une ambiance complexe mais tout de même assez planante, permettant au vocaliste de placer son chant intense. La rythmique est empreinte d’une certaine férocité, traduite par un son brut et saccadé, tout comme Deceiver, un morceau entêtant et assez groovy. Les harmoniques donnent un relief particulier au son, qui captera sans problème l’attention des foules du monde entier avant de lancer ses leads aériens. Monarch revient sur un mélange entre lourdeur et tonalités imposantes, avant de s’adoucir sur le refrain. Le contraste créé est entraînant, permettant d’alterner un headbang frénétique avec des parties plus calmes, puis Illusion nous propose une nouvelle dose de douceur. Le groupe tire ses influences dans des sonorités aériennes réconfortantes et lumineuses, créant une toile de quiétude apaisante qui durera sur toute la durée du titre.
Antagonist revient dans ces riffs saccadés et énergiques, sur lesquel les musiciens ajoutent des tonalités très riches. La base ne faiblit pas, permettant au groupe de laisser libre cours à sa créativité, autant au niveau des instruments que du chant, sans faire passer leur démonstration pour un bête étalage technique. Modesty revient sur des tonalités plus simples, mais tout autant entêtantes grâce à ces touches de technicité qui laissent parfois place à une certaine pureté. Le titre pioche ses influences dans la diversité, mais les musiciens parviennent à les lier avec fluidité, puis de relancer des riffs énergiques avec Dissident. A nouveau ce contraste entre la rythmique et le refrain est saisissant et permet aux musiciens de se lâcher dans les deux aspects de leur musique. Le break au clavier est simple mais magique, et cette progression jusqu’au point culminant du morceau est impressionnante. Dernier titre, Fortune propose une intensité écrasante menée par la voix puissante du frontman, accompagnée par une rythmique solide, parfois surmontée de leads perçants, faisant de ce morceau un final en apothéose.

Soen continue de prendre de la vitesse, profitant des capacités extraordinaires de ses membres pour nous offrir des compositions de qualité. Imperial est un album très bien construit, qui sait alterner les ambiances pour ne laisser aucun temps mort.

90/100

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