Review 454 : ColdWorld – The Stars Are Dead Now

La chute est de nouveau proche avec la réédition du premier EP de ColdWorld.

En 2005, Georg Börner (chant/tous instruments) avait marqué le monde du Depressive/Ambient Black Metal avec The Stars Are Dead Now. Il est temps de revenir aux sources, plus de quinze ans après.

En 2005, cet EP avait été reçu comme un trésor de noirceur, de tristesse et d’oppression. Le son brut et dissonant, surmonté de hurlements saturés emplis de souffrance, avait séduit autant qu’il avait effrayé. De nombreuses fois réédités, ces cinq titres, auxquels se sont rapidement ajoutés deux nouveaux morceaux, font toujours l’unanimité auprès du public.
Le son dispose de moyens techniques plus avancés, mais conserve à la fois cet esprit Old School, cette parfaite impureté, cette rage envers l’univers entier, mais surtout cette âme noire et endeuillée. On le constate dès This Empty Life, le premier titre, qui propose une première approche mélancolique dont la peine est palpable, mais qui finira par se muer en rage après une brève accalmie. Les vociférations du vocaliste ne font que renforcer cette noirceur, puis c’est la violence pure qui se mêle à une atmosphère entêtante pour Hate. Le titre est plus court et plus brut, mais le contraste avec les sonorités ambiantes est sublime, tout comme sur Cancer. Le tempo ralentit, permettant à des riffs étouffants de frapper avant de nous assaillir avec une rythmique tranchante, surmontée de samples aériens mystiques. Suicide est un titre plus pesant, plus douloureux et également plus aérien. Les douces notes de clavier qui ressortent de ces riffs massifs créent à nouveau un contraste envoûteur avant The Old Ghost In The Well, un long titre instrumental. Le voyage qu’offre cette composition s’effectue entre sonorités lugubres, bruits effrayants, fausse douceur et noirceur totale.
A la suite de la première édition de l’EP, Dead Stars et Ragnarök, deux morceaux supplémentaires, viennent poursuivre l’expérience. Le premier titre mélange sonorités épiques mélancoliques et une rythmique simple mais agressive, et les hurlements nous proposent également leur part de souffrance, sur un tempo plutôt lent. Le deuxième morceau est bien plus virulent, donnant une impression de fin du monde, comme son nom l’indique. A de majestueux samples s’ajoutent des riffs efficaces et épais, qui nous étouffent sans relâche jusqu’à la fin.

ColdWorld a toujours su manier tristesse et désolation avec une main de maître. The Stars Are Dead Now, son premier EP, l’a prouvé dès sa sortie en 2005, et le confirme plus de quinze ans après : les ténèbres sont toujours prêtes à nous envelopper.

95/100

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