Review 492 : Moonspell – Hermitage

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Pleine lune ou pas, Moonspell revient.

Depuis 1989 (sous le nom de Morbid God), le groupe mené par Fernando Ribeiro (chant, Orfeu Rebelde, ex-Dæmonarch) nous présente Hermitage, qui poursuit leur évolution sonore. On retrouve bien évidemment Pedro Paixão (claviers, Orfeu Rebelde, ex-Dæmonarch), Ricardo Amorim (guitare, ex-Dæmonarch) et Aires Pereira (basse, Malevolence), mais cet album est le premier depuis le départ de Miguel Gaspar (batterie), remplacé par Hugo Ribeiro (Desolate Plains) en 2020.

Ceux qui suivent Moonspell depuis longtemps les ont connu en tant que groupe de Black Metal impie, majestueuse formation Gothique aux accents Death Metal bruts, puis plus récemment les portugais nous ont conté une partie de l’histoire de leur pays avec des tonalités sombres et Symphoniques. Le groupe va plus loin et part désormais dans un Metal Gothique assez ambiant aux touches douces et envoûtantes, illustrées par Arthur Berzinsh (Cradle of Filth). Hermitage est un album qui incite au voyage, non seulement grâce à son illustration, mais aussi aux tonalités aériennes qui surgissent dès The Greater Good. Les hurlements du frontman se font rares, laissant la plupart du temps place à une douce voix claire portée par des riffs travaillés, tout comme sur Common Prayers, une composition assez sombre mais entraînante. L’instrumentale nous envoûte, laissant pleinement place aux sonorités Gothiques, puis c’est All Or Nothing qui prend la suite, avec des accents Blues. Hermitage, le titre éponyme, est un peu plus énergique, mais conserve cette langueur oppressante et attrayante à la fois, créant un contraste sur lequel le groupe joue énormément.
Le groupe continue dans sa nouvelle direction musicale avec Entitlement, un morceau qui tire vers le Post-Rock et ses effets sonores aériens qui se muent en un voile de mélancolie, tout en prouvant la créativité du groupe, puis les claviers nous enveloppent sur Solitarian. Le morceau est exclusivement instrumental, et permet à tous les musiciens de s’exprimer pleinement avant de reprendre dans des tonalités lourdes et entêtantes avec The Hermit Saints, un titre qui semble faire une transition parfaite entre leur nouvelles influences et les précédentes, offrant une intensité sans pareil, mais également une accessibilité impressionnante pour quiconque ne connaîtrait pas le groupe. Apophthegmata joue à nouveau sur celle dualité entre la nouvelle douceur et cet aspect lourd, majestueux et sombre que le groupe cultive depuis ses débuts, puis la longue Without Rule débute. Le titre résume plutôt bien leur nouvelle approche musicale, se basant sur des sonorités planantes qui piochent dans une large palette de styles pour créer ce son intrigant et vrai avant de clore l’album sur City Quitter, une outro au clavier sombre et mélancolique.

La carrière de Moonspell est longue, mais aucun album ne se ressemble. Hermitage est une nouvelle pierre dans l’édifice du groupe, un nouveau style, une nouvelle approche. Le groupe a décidé de faire ce qu’il veut, quand il veut, et c’est un pari risqué. Mais réussi.

90/100

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