Review 502 : The Amenta – Revelator

Après sept années de silence, The Amenta émerge à nouveau.

Créé en 2002 en Australie, le groupe est né des cendres de Crucible of Agony après trois années de séparation. Côté line-up, on retrouve Erik Miehs (guitare, Depravation, ex-Crucible of Agony), David Haley (batterie, Ruins, Psycroptic, ex-Pestilence…) et Timothy Pope (samples/programmation) mais aussi Dan Quinlan (basse) et Cain Cressall (chant, ex-Malignant Monster) qui ont intégré le groupe en 2009. Le quatrième album du groupe se nomme Revelator

Si le premier contact avec cet album est l’artwork mystérieux et lourd de sens que l’on doit à Metastazis (Alcest, Behemoth, Amorphis, Au Dessus, Blut Aus Nord, Harakiri for the Sky, Soilwork, Ulver…), c’est An Epoch Ellipsis, le premier titre, qui nous frappe sans aucune forme de pitié. Le Death Metal Industriel des australiens est d’une froideur et d’une profondeur incroyable, alternant des hurlements possédés avec quelques rares passages en chant clair, tout en invitant Joe Haley (Ruins, Psycroptic) à la guitare. Les harmoniques planantes nous lâchent finalement sur Sere Money, un titre que l’on croît plus calme. Mais cette quiétude se retrouve malmenée par une base groovy, des cris, des sonorités électroniques sombres, et par une violence qui se dévoile peu à peu, avant que l’onirique Silent Twin ne prenne la suite. Le titre est très sombre et angoissant, mais il permet tout de même de reprendre son souffle entre cette guitare au son clair et ces claviers oppressants pendant que le vocaliste nous effraie. Psoriastasis renoue avec ce son brut et lourd. Le Death Metal du groupe est à nouveau teinté de sonorités massives et martiales, mais aussi de hurlements désespérés et de cette ambiance glaciale.
Twined Towers prend la suite, et cette combinaison entre oppression, lourdeur et tonalités lancinantes nous écrase sans mal. Les passages intenses sont coupés par des breaks aériens mais sombres, puis la puissance du groupe reprend le dessus, alternant des riffs prenants, un mur de son brut et des effets assommants. Parasight Lost mélange la force brute de ce Death Indus avec des effets accrocheurs mais effrayants, créant un contraste à la fois terrifiant et fascinant sur lequel le groupe joue pour développer une ambiance particulière, puis Wonderlost vient nous séduire. Les sonorités sombres et inquiétantes de l’introduction nous gardent dans l’univers menaçant du groupe tout en nous autorisant à souffler avant Overpast, un titre massif. Le groupe déchaîne une force de frappe extrême, contrastée avec des passages dissonants pendant que la batterie reste dans cette violence, qui finit par gagner les autres instruments et le vocaliste à nouveau. Le final majestueux nous lâche soudainement sur Parse Over, un morceau schizophrénique qui alterne des riffs déchirants accompagnés de cris, avec des passages très calmes et oppressants. Le groupe maîtrise pleinement ce contraste, qui nous berce jusqu’à la fin de l’album.

La musique de The Amenta repose sur une complémentarité dangereusement attractive entre violence pure et quiétude malsaine. Revelator est un album complexe mais captivant, brutal mais sombre, doux mais agressif. Dans ce contraste saisissant, l’un ne peut exister sans l’autre.

90/100

English version?

Laisser un commentaire