Review 532 : Dvne – Etemen Ænka

Le territoire musical de Dvne n’autorise aucune zone de confort.

Créé en 2013 en Angleterre sous le nom de Dune, le groupe change de nom en 2015 après avoir sorti deux EPs. Un premier album voit le jour en 2017, puis après un troisième EP, Dudley Tait (batterie), Victor Vicart (guitare/chant), Dan Barter (guitare/chant), Jack Kavanagh (basse, Trudger) et Richard Matheson (claviers, Trudger) nous offrent Etemen Ænka, le deuxième album du groupe.

Côté musique, Dvne n’a pas vraiment de schéma défini. Le son du groupe se construit habilement entre Post-Metal, Sludge, Stoner, Progressive Metal et surtout des émotions pures. On le ressent dès Enûma Elis, un titre à la base très doux qui crée rapidement une tornade d’influences et de riffs dissonants, pendant que le chant explore les hurlements viscéraux et les passages clairs. Le clavier apporte également sa touche de lourdeur comme sur Tower, un morceau mystique et pesant, mais on retrouve bien vite les riffs planants et mélancoliques sur Court of the Matriarch. Le morceau pioche dans un Post-Rock complexe pour apporter une touche de quiétude enjouée, puis c’est Weighing of Heart qui introduit également le chant clair de Lissa Robertson. La chanteuse accompagne le groupe sur une courte instrumentale entêtante, avant de nous laisser avec les musiciens sur Omega Server, un long morceau qui mélange les influences tout en laissant sous-entendre une rage prenante, qui explose parfois dans ces riffs complexes, avant de s’apaiser. Lissa intervient également sur ce morceau, offrant une part de folie maîtrisée.
Adræden prend la suite, en proposant une progression instrumentale sombre mettant en avant ce clavier moderne et mystérieux avant Si?-XIV, une composition lourde mais prenante. Les tonalités entêtantes et dissonantes couvrent cette brutalité avec une certaine langueur, avant de briser le rythme pour créer une nouvelle fois cette tornade de folie intense aux sonorités ethniques envoûtantes, puis la calme Mleccha vient apaiser les esprits. Même lorsque la saturation prend possession des riffs, la quiétude demeure, tout en se couvrant d’un voile d’intensité, faisant naître cette rage prenante. Asphodel joue à nouveau sur la douce voix de Lissa et des tonalités très planantes au son clair hypnotique pour nous permettre de respirer avant Satuya, le dernier morceau de l’album. La composition reprend les tonalités de la précédente, puis nous mène lentement dans l’œil du cyclone. Elle semble à la fois si courte et sans fin, nous offrant plus de dix minutes d’un son viscéral et progressif, saisissant et passionné. Le chant n’interviendra que tardivement, accompagnant cette vague de démence musicale qui rythme notre esprit avant de finir dans le néant. 

Dvne n’a pas de limite, pas de barrière et pas de contrainte. Le groupe déploie un arsenal sonore immense pour créer une base infinie à Etemen Ænka, leur permettant d’explorer toutes les sonorités voulues pour nous envoûter.

90/100

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