Review 549 : Demande à la Poussière – Quiétude Hostile

Demande à la Poussière refait surface.

Créé en 2017 à Paris, le groupe formé de Christophe “Krys” Denhez (chant/guitare), Edgard Chevallier (guitare), Neil Leveugle (basse) et Vincent Baglin (batterie) déterre Quiétude Hostile, son deuxième album.

Sur les huit titres qui composent l’album, tout dans la musique du groupe appelle à la mélancolie la plus sombre et la langueur la plus douloureuse. Le chant en français ajoute cette touche que seul le Black (et dérivés) Metal français peut donner, piochant parfois dans le Sludge, le Doom, le Post… Si Léger Goût de Soufre nous place directement dans une ambiance oppressante et dissonante, créée par la rythmique groovy et les hurlements viscéraux du vocaliste, on sent que Morphème ajoute des tonalités plus tranchantes et des harmoniques perçantes, bien qu’aériennes. On continue avec la malsaine Eréthisme et ses tonalités stridentes qui se posent sur une base prenante, permettant aux musiciens de nous assommer avec des riffs lourds. Des tonalités mystiques se font également entendre, tout comme sur la fantomatique composition éponyme, Quiétude Hostile. Le nom du morceau résume parfaitement l’ambiance mi-calme, mi-agressive qui règne, entre des passages effrayants et des hurlements possédés. Perdu nous propose des tonalités plus douces bien que très noires, offrant une nouvelle dimension à cette mélancolie prenante que le groupe développe avec une composition quasi-instrumentale aérienne, puis Bois de Justice apporte des sonorités tranchantes à cet univers dévasté. Les riffs sont plus perçants, plus entêtants, mais également plus pesants sur la deuxième moitié du morceau. L’Oubli du Contrasté porte bien son nom car elle offre un contraste impressionnant entre passages oppressants et parties plus douces, mais ce contraste apporte une sorte de frustration qui se libère peu à peu avant Expiravit, le dernier titre. Si la base du morceau est hantée par un épais brouillard rythmique, on sent des tonalités qui se dégagent peu à peu, comme ce saxophone dissonant qui dure jusqu’à la dernière seconde, cette basse calme et surtout ces tonalités entrainantes.

Demande à la Poussière invoque des influences mystiques et lourdes pour créer son univers épais et dissonant, que l’on retrouve sur Quiétude Hostile. L’album est loin d’être accessible, mais son intensité est communicative.

90/100

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