Review 600 : Spectral Lore – Eterófotos

Spectral Lore revient avec un cinquième album.

Intitulé Eterófotos, il arrive sept ans après le dernier album en date du musicien grec Ayloss (tous instruments/chant, Divine Element, Mystras).

Enregistré entre 2017 et 2020 par le maître à penser du projet, remixé et masterisé par Colin Martson (Gorguts, Behold the Arctopus, Krallice…) et illustré par Alessandro Bianchi Sicioldr, l’album nous promet un nouveau voyage grâce à son Black Metal Atmosphérique “épique et transcendant”. Sept morceaux. Une heure et quart de son.
Atrapos (“Sentier”), le premier titre, nous plonge immédiatement dans le mélange épais et contrasté du musicien, entre éléments bruts, mélodies planantes, hurlements viscéraux et technicité incroyable. La rythmique reste très épaisse, alors que les harmoniques s’envolent dans chaque recoin de notre esprit, hanté par ces cris, puis le mélange s’apaise. A peine le temps de respirer, la rythmique repart dans cette folie créatrice. The Golden Armor mêle également rage viscérale, riffs entêtants et violente créativité, surmontée de leads perçants, de passages lancinants et d’un groove sombre, tout comme Initiation into the Mystery, un morceau qui puise dans chaque partie de l’univers du musicien. A cette base solide, le créateur ajoute des hurlements diversifiés, des leads effrayants, et surtout cette ambiance fantomatique mais épique.
The Sorcerer Above the Clouds débute avec cette partie au son clair entêtant et inquiétant, qui donne naissance à une sombre rage intestine. La hargne des hurlements, accompagnée par la folie des chœurs, nous projette dans un bloc de noirceur insondable, qui finit par s’essouffler avec un riff calme. Apocalypse nous offre une dissonante quiétude faite pour entrer lentement dans notre esprit afin d’y semer le chaos. L’explosion crée une atmosphère lancinante et mélancolique, doublée d’une oppression monumentale qui grandit de seconde en seconde pour nous lâcher après un larsen sur Eterófotos. Le titre est plus oppressant et viscéral que les autres, créant une base étouffante pour placer des leads mystiques, des vociférations malsaines et une rythmique aux éléments Folk avant de nous laisser sur Terean, un morceau instrumental de dix-neuf minutes. Très long, le titre nous offre une quiétude oppressante, une noirceur ambiante ainsi qu’une atmosphère inquiétante et mystique, qui nous permet de refermer l’album avec la même base qu’il a commencé.

La nouvelle aventure de Spectral Lore reste fidèle aux bases du projet. Fou, irréel et transcendant, Eterófotos propose des sonorités violentes, perçantes et prenantes comme peu de groupes sont capables de créer, tout en offrant une diversité incroyable.

95/100

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