Oubliez les limites avec Blindfolded and Led to the Woods.
Créé en 2010 en Nouvelle-Zélande, le groupe se forme autour de Stace Fifield (chant), Stuart Minchington (guitare, Voice of the Black Pharaoh), Nick Smith (basse, ex-Bloodnut, ex-Yarnspinner) et Tim Stewart (batterie, Sacrament, ex-Yarnspinner). En 2018, Ben Atkinson (guitare, Athenic) remplace leur précédent guitariste, puis le groupe compose et enregistre Nightmare Withdrawals, leur troisième album, qui sort en 2021.
L’album démarre sur le blast introductif de The Inevitable Fate of the Universe, un titre aussi agressif que lourd et dissonant. Si tous les éléments propres à la violence se réunissent sur ce morceau, on y retrouve également une certaine technicité oppressante, tout comme sur Black Air et ses parties planantes dissonantes. Le titre est court, mais il reste entêtant, tout comme …and You Will Try to Speak, un morceau étouffant qui transforme des hurlements bruts en cris de terreur avant un doux break. Mais la rage refait rapidement surface, et elle nous conduit à The White of the Eyes, une nouvelle composition très courte mais extrêmement violente. Le groupe accueille Karl Sanders (Nile) sur Atop the Wings of a Magpie, offrant une base torturée à un chant imposant et malfaisant qui colle à la perfection à cet univers fou mais cohérent.
On continue avec la douce mais étrange introduction de Lucid Visitations, puis ces sonorités simples et saturées donnent naissance à une rythmique massive. Accompagnés par Callum Gay (Spook the Horses), la folie fait passer le groupe d’un son mélancolique à une agressivité tranchante, puis c’est Nightmare Withdrawals, le titre éponyme, qui nous écrase sans aucune forme de pitié, tout en ajoutant cette touche cinglante et reconnaissable. The Obscured Witness apporte un groove sombre et malsain à ces riffs épais et complexes qui nourrissent en permanence un son explosif et des hurlements possédés alors que Rorschach and Delirium propose, en plus de paroles cryptiques, une certaine énergie. La lourdeur fera également partie du mélange, comme les tonalités plus aériennes et dissonantes, ou cette inattendue douceur finale. Sic Mundus Creatus Est, le dernier titre, nous enveloppe progressivement dans ses harmoniques avant de révéler peu à peu la rage, puis de la faire exploser par moments.
La musique de Blindfolded and Led to the Woods développe une folie qui n’a d’égal que sa puissance. Nightmare Withdrawals est capable de mêler lourdeur, technicité et sonorités dérangeantes sous des hurlements bestiaux pour créer un univers oppressant et étouffant.
90/100