Review 790 : Internal Bleeding – Heritage of Sickness II

Internal Bleeding, pionniers du Slam Death reviennent avec Heritage of Sickness II, une nouvelle compilation.

Le groupe créé en 1991 par Chris Pervelis (guitare) avait débuté sa carrière avec des démos, et c’est Invocation of Evil (1992) et Perpetual Degradation (1994) que Comatose Music a choisi de rééditer aujourd’hui.

On débute avec les cinq titres d’Invocation of Evil. A l’époque, le guitariste était accompagné de Bill Tolley (batterie/choeurs, décédé en 2017), Brian Hobbie (basse, Mortiferoth, ex-Broken Hope), Anthony Miola (guitare) et Wallace Milton (chant), mais on retrouve également Darryl Wagner (ex-Pyrexia) aux choeurs. Après une introduction inquiétante et sombre nommée Beyond the Gates of Tartarus, le groupe nous frappe avec la rythmique épaisse et Old School de Despoilment of Rotting Flesh. On sent que sous ces vagues de violence surmonté de hurlements caverneux se cache un groove agressif et accrocheur, tout comme sur Ruthless Humanity (écrite par Guy Marchais, ancien guitariste de Suffocation, Pyrexia et Internal Bleeding) et sa rythmique assez technique qui conserve tout de même rapidité et patterns gras. Gutted Human Sacrifice reste sur ces sonorités Old School et ces accélérations assassines entre deux moshparts remuantes qui assuraient des mouvements de foule conséquents. Même constat pour Epoch of Barbarity, une composition qui place des breaks explosifs et une violence écrasante pour clore la démo.

Deux ans plus tard, c’est Perpetual Degradation qui sort, avec deux changements : Bill Tolley se charge intégralement du chant en remplaçant Wallace Milton, et le son a évolué. On le constate dès Anointed in Servitude, une composition toujours aussi grasse et efficace qui donne à la basse un son plus rond, et à la caisse claire ce son si caractéristique du Brutal/Slam Death. Même constat pour l’écrasante Conformed to Obscurity et sa rythmique inarrêtable, l’évolution du son sert réellement à cette agressivité brute mais aussi à la précision des instruments. Prophet of the Blasphemies nous offre un pattern très accrocheur et accessible, puis le break vient annihiler toute résistance. La rythmique frappera à nouveau, puis Inhuman Suffering mêle technicité à la puissance brute du morceau, sur lequel Matt Duncan (ex-Afterbirth, décédé en 2016) participe aux choeurs.

Retour en 2019, où le groupe a joué au Japon, pour un enregistrement live de Focus, un titre de leur dernier album, sorti en 2018. Accompagné par Chris McCarthy (guitare), Kyle Eddy (batterie), Ryan Giordano (basse) et Steve Worley (chant), Chris Pervelis n’a pas changé de recette, conciliant intelligemment puissance brute, breaks lourds et quelques parties plus techniques, comme ce solo inattendu. 

La longévité d’Internal Bleeding n’est pas due au hasard. Malgré deux pauses, le groupe fête ses trente années de carrière avec Heritage of Sickness II, une compilation qui prouve que le groupe a gardé la même hargne et la même puissance au fil des années.

90/100

English version?

Laisser un commentaire