Review 811 : Argesh – Excommunica

Argesh émerge des ténèbres avec un premier album.

Créé en 2019 en Italie, le groupe composé de HHG (guitare/batterie/choeurs), Il Rakshasa (guitare/paroles) et Azghal (basse/orchestrations) nous propose aujourd’hui Excommunica, un album ancré dans le Black Metal. Le groupe sera accompagné par quelques invités prestigieux. 

L’album s’ouvre avec Abiura, une introduction ritualistique inquiétante où l’on retrouve la voix sombre de Vama Marga (Depths Above, Bhagavat). De sombres orchestrations nous montrent la voie jusqu’à Suffocate in Oxygen, un morceau sur lequel on retrouve Michele Spallieri (Kenos), Lucifero Fieri (Tregenda) et Chainerdog (Grendel) pour un duo entre hurlements et voix claire sur une rythmique solide. Les harmoniques glaciales créent un contraste avec ces trois voix et cet ouragan de puissance épique avant Source of Miracles et ses leads entêtants signés par Matteo Gresele (guitare). La rythmique reste étouffante, permettant à Michele Spallieri de placer ses hurlements tout en accueillant les ténèbres qui se font de plus en plus menaçantes. Le chanteur pose également sa voix sur l’impie et majestueuse Praelatorum Pedophilia, une composition sombre et assez solennelle. Les sonorités mystiques et aériennes se mélangent, puis ce break religieux sera anéanti par la puissance noire. Apocalypse 20.7-8-9 nous propose de souffler quelques instants avant de nous rouler dessus à nouveau avec une rythmique imposante, des leads dissonants et les hurlements de Vama Marga couplés à ceux de Michele Spallieri. Le tempo ralentit parfois pour laisser ce nuage sonore étouffant nous saisir à la gorge avant que la rapidité et la puissance brute ne refassent surface. L’album prend fin avec The Elohim’s Mark, une longue composition oppressante sur laquelle Lucifero Fieri et Chainerdog se donnent encore une fois la réplique dans une ambiance apocalyptique. La rythmique devient peu à peu entraînante, exploitant les deux types de chant, et autorisant même un solo à Chainerdog peu avant que le titre ne s’achève.

Avec ce premier album, Argesh s’est créé une identité forte en imposant un son forgé dans les profondeurs sombres. Excommunica n’hésite pas à faire appel à des musiciens qui apportent une touche supplémentaire à l’apocalypse construite par le groupe, ce qui le rend très riche et intéressant.

90/100

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