Le quatrième album de Norse approche.
Créé en 2005 en Australie par Forge (batterie/guitare, Ashen Horde, Enticer, ex-The Amenta), le groupe qui change beaucoup de line-up passe d’un Black/Death à un Black Metal assez aérien. En 2014, ADR (basse/chant) rejoint le navire qui sort aujourd’hui Ascetic, son quatrième album.
L’album débute avec Ascetic, un titre lancinant qui devient soudainement très lourd, apportant au chant une base idéale, puis le son se coupe brutalement avant de revenir par vagues dissonantes. L’ambiance est très pesante, tout comme sur la mystérieuse et mélancolique Parasite Warmongers, un titre beaucoup plus brut qui conserve cette noirceur et qui renforce la dissonance avec des harmoniques chaotiques, mais également des parties rythmiques écrasantes, alors que Fearless Filth Seeker semble s’apaiser. Le titre garde tout de même ce côté malsain et cette batterie effrénée, tout en offrant une place de choix à la basse pendant que le chant se fait plus discret, puis Accelerated Subversion fait exploser le tout avec des sonorités dérangeantes et complexes. Les murmures hurlés font toujours partie du mélange, qui ne va pas décroître avec Radical Depression, un titre beaucoup plus sombre. Le nuage sonore s’apaise parfois avec des influences Post-Rock, mais la noirceur n’est jamais loin, tout comme sur Zero Insight, un morceau qui alterne entre parties lancinantes et pauses très douces teintées dans le mystère. Le chant passe d’un hurlement viscéral à des paroles en arrière-plan, puis la courte Blight entretient la terreur en créant un voile ténébreux qui se dissipera à peine pour laisser place à Useless, le dernier morceau. Le son sera à nouveau très contrasté entre noirceur pesante et tonalités aériennes angoissantes, tout en développant une base de plus en plus étouffante jusqu’au dernier moment.
Norse maîtrise les ténèbres. J’ai découvert le groupe avec Ascetic, et je dois dire que j’ai été surpris. Si l’album est loin d’être accessible, il est d’une crasse, d’une lourdeur, d’une lancinance et d’une noirceur incroyables.
90/100