Review 871 : Archspire – Bleed the Future

Alors que le monde redémarre, Archspire nous dévoile Bleed the Future, son quatrième album.

Créé en 2007 sous le nom de Defenestrated, le groupe change de nom en 2009 avant de sortir un premier EP. Mais c’est en 2017 que Spencer Prewett (batterie), Dean Lamb (guitare), Tobi Morelli (guitare), Oliver Rae Aleron (chant) et Jared Smith (basse) prouvent au monde qu’ils sont les maîtres du Death Technique. Et ce nouvel album s’annonce encore plus puissant.

L’illustration d’Eliran Kantor (Helloween, Atheist, Bloodbath, Loudblast, Gutslit…) confirme cette annonce de violence, tout comme le fait de savoir Dave Otero (Akhlys, Allegaeon, Cattle Decapitation, Skinless…) aux manettes, de l’enregistrement au mastering. Première claque avec Drone Corpse Aviator qui rappellera bien vite à ceux qui l’avaient oublié quelle est la vraie puissance de feu du groupe, qui mélange à la perfection technicité, vitesse extrême et lourdeur. On remarque que le chant a encore gagné en intensité, et que la rythmique sait toujours placer des harmoniques destructrices sur un blast incroyable, puis le groove assassin de Golden Mouth of Ruin vient frapper. Le séisme est aussi brutal que technique, dévoilant des tonalités sous-accordées étouffantes qui restent accrocheuses. Si vous aviez été surpris par la vitesse que le groupe peut atteindre, vous le serez également sur ce titre-ci, tout en vous faisant balayer par la puissance des riffs, alors qu’Abandon the Linear dévoile une dissonance entêtante qui va de pair avec ce son que rien ne peut arrêter. Le titre nous laissera parfois respirer avant de laisser ce flot de technicité reprendre, mais Bleed the Future ne sera pas aussi tendre et proposera une avalanche de violence ininterrompue. A nouveau, le tempo est incroyablement élevé, mais les musiciens suivent le rythme avec une virtuosité incroyable. Le chant n’est pas en reste, puisque chaque syllabe est parfaitement prononcée tout en caressant les limites connues, puis un doux break nous permet de nous remettre de nos émotions avant de nous écraser à nouveau. L’introduction de Drain of Incarnation nous propose une mélodie aérienne et entêtante, puis la rythmique revient à la charge. On notera que ce titre reste tout de même assez mélodieux, tout en incluant des parties purement brutales ou des leads enchanteurs, puis Acrid Canon développe une certaine noirceur dans ses parties instrumentales. Sans négliger cette extrême technicité, le groupe propose des tonalités plus inquiétantes, tout comme l’introduction mystérieuse de Reverie on the Onyx, qui sera rapidement rattrapée par les éléments habituels. Le groupe inclut quelques moshparts pachydermiques dans ces rafales techniques, puis A.U.M. fait resurgir le côté fun des musiciens avec une introduction samplée. Le répondeur éteint, le groupe nous offrira une dernière composition incroyablement rapide, technique et diversifiée, tout en proposant des tonalités un peu différentes des autres. La basse est mise à l’honneur sur le break, puis la déferlante se poursuit jusqu’au final.

Archspire nous avait proposé un excellent album en 2017. Difficile de faire mieux ? C’est vrai, pourtant Bleed the Future l’a fait. Une fois de plus, le groupe propose un condensé entre technicité, brutalité, sonorités accrocheuses et un nombre incalculable de notes. 400 BPM ? D’accord. Faire sonner ça intéressant ? Défi relevé, et on est loin de la démonstration de force inutile.

97/100

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