Review 872 : First Fragment – Gloire Éternelle

First Fragment confirme sa puissance avec Gloire éternelle, son deuxième album.

Créé en 2007 au Québec par Phil Tougas (guitare/chant, Chthe’ilist, Funebrarum, ex-Equipoise, ex-Serocs…) et David AB (chant, ex-Senseless Shell), le groupe compte également sur Dominic « Forest » Lapointe (basse, Augury, ex-Beyond Creation), Nick Miller (guitare, ex-Killitorous, live pour Black Crown Initiate, Necronomicon…) et Nicholas Wells (batterie, Heavyweight Division, ex-Pronostic) pour cette sortie. Steven Henry (Empathy Denied, ex-Neuraxis) les accompagne au chant.

Gloire Éternelle, le titre éponyme, a la lourde tâche d’ouvrir cet album. Une mélodie inquiétante mais majestueuse rejointe par une basse aérienne, puis le groupe nous dévoile une rythmique dansante qui ne demande qu’à exploser. A la fois dansante et extrêmement complexe, la composition nous fait passer d’un flamenco à un Death Metal Progressif effréné, saccadé et incisif, puis Solus prend la suite en nous dévoilant des parties de tapping intenses. La violence, la rapidité et les mélodies se mêlent pour créer un son extrêmement accrocheur tout comme sur La Veuve et le Martyr, une composition dévastatrice. Le titre serait une définition parfaite pour le terme “folie musicale”, alternant groove, leads de tous les instruments et hurlements puissants, alors que Pantheum est plus sage mais absolument pas moins solide. Le groupe est loin d’être à court d’idées, alternant des riffs techniques sur une rythmique entraînante, puis De Chair et de Haine apporte noirceur et sonorités aériennes à une base efficace. On notera surtout cette basse au son unique et cristallin qui n’hésite pas à accompagner ou prendre le lead, mais qui sait également laisser aux guitares surexcitées la place d’honneur avant que tous les instruments ne se réunissent pour un moment épique.
Sonata en Mi Mineur prend la suite pour un moment de mélancolie orchestré par des guitares et accompagné par des claviers majestueux, puis l’ensemble des musiciens nous prouve une fois de plus que technicité peut rimer avec mélodicité, alors qu’Ataraxie va également ajouter lourdeur et blast au mélange. Certaines parties sont également assez lancinantes, créant un contraste avec le tempo élevé, mais les éléments s’enchaînent facilement, tout comme sur Soif Brûlante et ses tonalités claquantes. La très longue introduction qui ne peut que nous faire une fois de plus constater le talent des musiciens accélèrera d’un coup pour nous lâcher sur une partie aussi technique que brutale, sur laquelle les musiciens injectent énergie et conviction, puis le groupe nous dévoile finalement la pièce maîtresse de cet album, voir même de leur discographie. In’el, une composition de plus de dix-huit minutes (oui, plus de dix-huit minutes) sur laquelle chaque note, chaque effet, chaque partie a été réfléchie minutieusement, et qui voit le retour de Vincent Savary, bassiste du groupe de 2010 à 2016, pour un solo. Si vous vous attendez à une leçon de haut vol, vous l’aurez. Mais vous aurez également des riffs cohérents, puissants, ainsi qu’un chant qui ne faiblira jamais et des éléments majestueux qui profitent d’un tempo écrasant avant de continuer sur la rapidité. L’album prend fin avec Mort Éphémère, une courte outro sur laquelle le bruit des vagues accompagne les guitares.

First Fragment a toujours été plus que juste un groupe. Pour moi, les musiciens construisent une expérience, et Gloire Éternelle ne déroge pas à la règle. Technicité, puissance, cohérence, mais surtout une maîtrise incroyable.

95/100

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