Review 882 : Anomalie – Tranceformation

Anomalie a dix ans.

Et pour l’occasion, Marrok (chant/tous instruments, ex-Selbstentleibung, ex-Tulsadoom) nous dévoile Tranceformation, le quatrième album du groupe, accompagné de Thomas Dornig (basse, ex-Dismal Lumentis) et Lukas S. (batterie, Bifröst, ex-Selbstentleibung).

L’album est décliné en six mouvements appelés Trance, et c’est The Tree, le premier titre, qui nous présente des influences Folk alors que l’intensité commence à croître. Un chant clair intervient tout en dévoilant une certaine sincérité, puis la rythmique explose alors que les tonalités ritualistiques sont toujours présentes, tout comme sur Relics, une composition assez planante et mystique. Le groupe accueille Nornagest, chanteur d’Enthroned pour accentuer la noirceur développée sur ce morceau. Le titre est partagé entre saturation et sonorités acoustiques, créant un univers planant et très contrasté, qui nous amène sur la douceur entêtante d’Alive. Le morceau est à première vue très doux, et il se pare parfois de tonalités accessibles et accrocheuses qui semblent totalement différentes des premiers albums avant de nous offrir une rage brûlante qui crée un contraste avec le chant clair, puis l’introduction pesante de Nemesis annonce une intensité lancinante. On retrouve ces tonalités sur le morceau, tout comme des leads enchanteurs et un chant intense accompagné de choeurs, puis Cerulean Sun prend la suite en compagnie de Sakis Tolis (Rotting Christ). La rythmique accélère, devient entêtante, profitant de ce duo pour développer des mélodies tout en prenant appui sur un groove solide. Des violons accompagnent cette progression dans la noirceur jusqu’au final, qui nous mène doucement jusqu’à Eternal Burden, un titre qui s’ancre dans un Black Metal intransigeant. Le chant clair est toujours aussi spectaculaire, mais ce groove accrocheur nous propose également des tonalités ritualistiques jusqu’au final, accompagné par une voix suave.

Pour être honnête, cet album m’a perturbé. Anomalie nous avait habitués à un Post-Black sombre et pessimiste, mais Tranceformation développe un son beaucoup plus accessible, axé sur un chant clair inhabituel. Mais après quelques écoutes, l’album se montre plus cohérent et intense, donc vous devez l’écouter.

85/100

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