The Lurking Fear revient explorer les profondeurs.
Créé en 2016 en Suède, le groupe se focalise sur l’univers d’H.P. Lovecraft. Après un premier EP puis un premier album acclamés en 2017, Tomas Lindberg (chant, At the Gates, Lock Up, ex-Nightrage, ex-The Crown), Jonas Stålhammar (guitare, At the Gates, Bombs of Hades, ex-The Crown), Fredrik Wallenberg (guitare, ex-Sarcasm), Andreas Axelsson (basse, Tormented, ex-Edge of Sanity, ex-Marduk) et Adrian Erlandsson (batterie, At the Gates, The Haunted, ex-Brujeria, ex-Cradle of Filth, ex-Paradise Lost, ex-Vallenfyre) nous proposent aujourd’hui Death, Madness, Horror, Decay.
L’album débute avec Abysmal Slime, un titre à l’introduction pesante qui nous révèle une rythmique très Old School, accompagnée de cette voix si reconnaissable. Le son est abrasif et brut, tout en présentant des mélodies enflammées qui nous mènent sans transition à la sombre Death Reborn. La noirceur hante les riffs rapides et efficaces, mais le titre est rapide, alors c’est Cosmic Marbre qui nous dévoile une rythmique aussi dissonante qu’épaisse, créant un sentiment d’angoisse. Le son nous saisit à la gorge avant de nous révéler l’étendue de son pouvoir, comme sur la lancinante Funeral Abyss et sa rythmique pesante mais accrocheuse. Des influences Doom/Death font leur apparition alors que les guitaristes développent des harmoniques ambiantes, puis Death, Madness, Horror, Decay renoue avec cette oppression grasse avant de faire exploser la rythmique. L’énergie impie du titre éponyme est extrêmement accrocheuse, explorant ces ténèbres musicales qui ne cessent de croître, même pendant les leads. Architects of Madness renoue avec des mélodies efficaces ancrées à la fois dans la scène suédoise et dans un son sale, créant une lenteur pesante aux leads planants qui nourrit ce chaos ambiant avant la dynamique In A Thousand Horrors Crowned. Le tempo est plus élevé, permettant à cette rage de s’exprimer avant de donner naissance à une dissonance mélodieuse, puis Kaleidoscopic Mutations fait renaître l’oppression avec cette introduction et ces hurlements. Le titre est court, et ils nous dirige droit vers Ageless Evil, un titre épais et brut. La rythmique massive nous propose une saturation sombre, des hurlements parfaitement placés et des leads fantomatiques, tout comme l’angoisse immédiate qui sévit sur One In Flesh. Le morceau reste sur les influences Old School suédoises tout en offrant une dissonance entêtante, puis Restless Death revient dans un Death Metal impur et direct. Les mélodies perçantes et sombres prennent le relai pour nous oppresser une dernière fois avant un final mystérieux qui nous conduit à Leech of the Aeons, le dernier morceau. L’aspect mystique est indéniable, et il se mélange à la perfection avec l’aspect brut du morceau, que ce soit sur la rythmique qui finira par exploser ou sur les leads prenants, qui nous laissent entrevoir une dissonance aérienne pour la fin de l’album.
L’univers sombre de The Lurking Fear est indéniable. Bien que le mythe de Lovecraft ait été exploré de nombreuses fois dans le Metal, Death, Madness, Horror, Decay nous projette dans une noirceur dissonante emplie de mélodies oppressantes, de rythmiques brutes et de sonorités massives que l’on ne peut qu’apprécier.
95/100