Ars Magna Umbrae ajoute un album à son art sombre.
Avec Throne Between Worlds, le troisième album, K.M. (tous instruments/chant, ex-Cultum Interitum) entend bien faire grandir son univers créé en 2017 en Pologne.
Avec ces six titres illustrés par Dhomth (qui avait déjà réalisé le précédent artwork, mais également des pièces pour Esoctrilihum, Cult of Fire…), Ars Magna Umbrae va nous faire visiter le royaume des ténèbres. Into Waters of the Underworld se montre immédiatement très oppressante et dissonante, mais on réalise rapidement que les murmures sont encore pire que la rythmique saturée. Quelques leads mystiques se joignent au son avant que Consecrating the Shrine of Undoing ne prenne la suite avec une lourdeur et une noirceur qui ne fera que croître. Le paroxysme semble atteint en compagnie des grognements avant le break en son clair, mais il dévoile des tonalités aériennes étranges qui ravivent la flamme. Beyond the Stellar Gates se montre à la fois plus brute, plus chaotique et plus aérienne, dévoilant des parties empruntées au Post-Black, tout comme ces harmoniques qui créent un contraste impressionnant comparées à cette rythmique écrasante, puis Treader on the Dreamless Path vient nous plonger dans la noirceur pure après nous avoir envoûtés. La différence entre cette douce introduction et cette rythmique massive est à la fois saisissante et pesante, mais le titre est assez court, et il nous permet de nous laisser inonder par la reprise de la dissonance alors que Throne Between Worlds, le titre éponyme, nous initie lentement à cette noirceur envahissante et occulte. Pas de mots, uniquement un son ténébreux qui rampe et qui nous mènera lentement jusqu’à ce final tout aussi mystique puis la longue Metempsychosis (Transmigration of the Soul) viendra clore l’album. Sa longueur lui permet d’alterner les parties enflammées et les tendres accalmies, créant une dualité entêtante qui perdurera tout au long de ce morceau ésotérique, avant de prendre fin avec les brumes d’un final qui s’éteint peu à peu.
Ars Magna Umbrae a toujours su manier la noirceur, mais le projet progresse. Avec Throne Between Worlds, on retrouve ces parties brutes agressives, ces accalmies entêtantes et ce contraste accrocheur, mais on trouve surtout une sincérité (im)pure, qui est preuve de qualité.
90/100