Lock Up gonfle ses rangs et repart à l’assaut.
Créé en 1998 par Shane Embury (basse, Napalm Death, Brujeria, Venomous Concept…), le groupe compte également sur Anton Reisenegger (guitare, Brujeria, Criminal, Pentagram Chile) et Kevin Sharp (chant, Venomous Concept, ex-Brutal Truth), mais aussi plus récemment sur Adam Jarvis (batterie, Misery Index, Pig Destroyer, Scour) et le retour de Tomas Lindberg (chant, At the Gates, The Lurking Fear, ex-Nightrage) pour la sortie de The Dregs of Hades, son cinquième album.
On débute avec Death Itself, Brother Of Sleep et son angoissante progression qui nous conduit tout droit sur Hell Will Plague The Ruins. Un son brut et agressif surmonté par deux hurlements hargneux nous frappe à pleine vitesse, créant instantanément un chaos ambiant. Les riffs tranchants de The Dregs of Hades nous offrent quelques passages plus groovy, mais on retrouve ces patterns abrasifs et cette vitesse solide pour un court morceau, alors que Black Illumination dévoile des influences sombres, qui s’accrochent à merveille à la base énergique. Le Grind explosif du combo peut également ralentir pour devenir pesant tout en conservant un son abrasif, alors que Dark Force of Conviction reste sur cette énergie incontrôlable. Les hurlements viscéraux se poursuivent avec Misdirection Thief, une composition tout aussi sauvage qui permet aux musiciens de se déchaîner pleinement avant de nous offrir leur groove agressif. Dead Legions ne change pas de recette, et le duo vocal répand la rage tout comme sur Triumph Of The Grotesque, un titre brutal aux riffs hurlants. Une fois encore, les vocalistes se complètent monstrueusement bien, offrant puissance et profondeur, tout comme sur Nameless Death, un titre viscéral qui ne ralentit jamais, créant deux minutes de pure violence avant A Sinful Life Of Power. Bien que la violence conduise également ce morceau, on le sent plus noir, plus sauvage, puis le groupe renoue avec ce groove explosif avant la brûlante Ashes. Le titre est pesant mais énergique, et on aime se faire piétiner par un blast furieux surmonté de riffs aussi bruts qu’efficaces, tout comme sur The Blind Beast qui nous arrose gaiement de double pédale. La rythmique solide propose des leads perçants dans ce tas de graisse auditive, puis Reign On In Hell propose une introduction entêtante avant de lâcher les fauves. Des influences Death Old School rendent le morceau différent mais tout aussi appréciable avant que Crucifixion Of Distorted Existence ne vienne clore l’album. Six minutes d’angoisse et d’une noirceur ambiante sur laquelle les musiciens placent quelques riffs malsains et quelques hurlements avant de nous laisser faire face à nos démons.
Lock Up fait du Grind, et Lock Up le fait bien. Entre ces riffs chaotiques aussi bruts qu’un tas de pierres et ce duo vocal infernal, The Dregs of Hades propose une violence ininterrompue qui sait parfois se faire pesante et sombre, mais qui n’oublie jamais de nous écraser la face.
95/100