20 Seconds Falling Man revient déjà avec son premier album.
Créé en 2008 à Nantes, le groupe s’arrête en 2011, avant de se relever en 2017. Après trois EPs, dont un live au Ferrailleur en 2021, veuillez accueillir Void.
L’album débute avec The Last Freedom, un titre très planant et dissonant qui dévoile rapidement un groove lancinant qui avance peu à peu avant d’accueillir des hurlements torturés. Le nuage sonore pesant laisse place à quelques notes aériennes et un chant mystérieux avant d’exploser à nouveau, créant un orage de rage saisissant, qui ne prendra fin que lorsque Dear Lord débute. Les mélodies introductives sont rapidement remplacées par une rythmique massive et extrêmement saturée, qui s’apaise à peine pour les breaks, puis des leads déchirants nous mènent à I See Land, un titre aussi mélancolique que puissant. Les riffs lents aident à nourrir cette agressivité étouffante et ce groove sombre surmonté d’une saturation débordante, puis des touches d’énergie torturée viennent perturber le flot continu de la rythmique. Le titre prend fin après une nouvelle explosion, puis Sleeping Beauty nous envoûte avec une progression entêtante, qui nous mène à un premier point culminant suivi d’une quiétude apaisante. Les riffs reprennent, accompagnés par ces choeurs mystiques en arrière plan, avant que le mélange ne ralentisse avec un son électronique, pour enchaîner avec A Way Out, une composition au groove lent et accrocheur. Le son est assommant, et les leads dissonants qui s’ajoutent parfois à ce bloc sonore étouffant lui donnent des sonorités sombres et menaçantes, qui s’accentuent jusqu’à cette outro planante, qui donne naissance à la dernière composition, Manly. Le titre dévoile des sonorités nouvelles, plus douces et presque apaisantes, alors que des choeurs se joignent aux hurlements pour alimenter le contraste jusqu’au dernier moment.
Entre Post-Hardcore ravageur et Post-Metal étouffant, 20 Seconds Falling Man construit son univers. Void est une bande son parfaite pour aller explorer un lieu abandonné, assister à un drame en silence ou même laisser la tristesse nous envahir.
90/100