Live Report : Igorrr + Horskh – Le Trianon

Nous sommes déjà en mi-décembre, et je me dirige vers ce qui semble être le dernier concert de l’année. Pour l’occasion, Igorrr et Horskh sont venus nous apporter toute leur puissance, leur énergie et leur rage.

Alors que les portes du Trianon, qui affiche complet étaient prévues pour ouvrir à 19 heures pétantes, une manifestation (encadrée) contre les mesures gouvernementales et leurs cocktails lacrymogènes ont accéléré notre entrée dans ce lieu assez majestueux. L’attente commence, non sans un rafraîchissement.

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A l’heure prévue, les trois membres d’Horskh montent sur scène dans les ténèbres, pendant que leur son Industrial commence déjà à emplir l’air. Au centre, Sylvain Abriel (batterie), peint en rouge et jaune, commence à matraquer ses fûts alors que Jordan Daverio (guitare/machines/choeurs) et Bastien Hennaut (chant/machines/guitare) développent une rythmique saccadée qui colle à la perfection avec ces lumières aussi chaotiques qu’agressives. La fosse semble très réceptive, que ce soit lors des passages extrêmement lourds et groovy, ou lorsque Bastien s’avance sur le devant de la scène pour hurler, pendant que ses camarades maintiennent une rythmique abrasive. Que ce soit avec un ou deux guitares, des claviers aux effets puissants et distordus ou avec un trio de percussions, le groupe manie parfaitement sa setlist dans le petit espace qui leur est réservé, et les rares interventions du frontman sont acclamées. “Le Trianon, on y va !” lâche t il avant de reprendre ces vagues d’Industrial sombre en se cramponnant à son pied de micro. Très motivé, le groupe enchaîne ses titres en profitant de lumières aussi agressives que leurs riffs accrocheurs, mais le temps semble compté. “Je veux vous entendre, le Trianon !” hurle le vocaliste avant que les dernières effluves de son groovy et pesant ne nous parvienne, pour clore ce set énergique, qui sera applaudi à juste titre.

Setlist : Strayed away – Cut the Knot – Trying More – Intruder – Common Crimes – Victim – Damaged Ropes – Tainted Strobes – Mud in my Wheels – Host – Engaged and Confused

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Après un entracte assez rapide, les lumières s’abaissent pour accueillir Igorrr et sa folie furieuse. Gautier Serre (programmation/guitare) prend place derrière ses machines en haranguant la fosse, puis ce sont Sylvain Bouvier (batterie) et Martyn Clement (guitare) qui s’installent à leurs places respectives. JB Le Bail (chant) entre alors en scène tel un spectre, juste avant de commencer à hurler sa rage avant de laisser la place à Aphrodite Patoulidou (chant soprano) et son crâne. Bien que personne ne soit prêt pour un tel déferlement de chaos, les musiciens vont, dans le plus grand des calmes, déchaîner toute leur puissance en alternant les ambiances sous des jeux de lumières extrêmement bien construits. Les riffs solides succèdent aux interludes baroques majestueux, offrant à ce mélange explosif d’à peu près tous les styles de Metal et d’Industrial un contraste extrême entre les hurlements de l’avatar de la haine, peint en noir et or, et la voix lyrique de la déesse de la folie aux tenues aussi extravagantes que somptueuses. La foule est encore une fois totalement réceptive à ce mélange ravageur, qu’il soit empreint de violence ou de douceur, mais ce sont lors des parties où les deux vocalistes se répondent sous un blast infernal que l’on prend conscience de toute la grandeur et de la complexité du son, qui prend vie devant nous. Quelques parties exclusivement instrumentales et axées sur les sonorités Electro permettent également aux musiciens d’aller et venir sur scène, créant une organisation très théâtrale au beau milieu du chaos organisé. Un court break prend place avant un rappel de quelques morceaux, pendant lequel le chanteur descendra filmer la fosse au plus près des barrières, avant de remonter sur scène pour un final impressionnant, accompagné de quelques slammeurs, suivi d’un salut général et d’une salve d’acclamations amplement méritée.

Setlist: Intro – Paranoid Bulldozer Italiano – Spaghetti Forever – Hollow Tree – Nervous Waltz – Downgrade Desert – Camel Dancefloor – Tout petit moineau – ieuD – Parpaing – Polyphonic Rust – Pavor Nocturnus – Caros – Viande – Opus Brain – Himalaya Massive Ritual
Rappel: Cheval – Apopathodiaphulatophobie – Robert – Very Noise

 

La soirée prend doucement fin, le stand de merchandising des deux groupes est pris d’assaut, et les spectateurs sortent lentement de la salle. Un petit moment hors du temps qui nous a permis de reprendre nos habitudes, de secouer le crâne et surtout d’en prendre plein les oreilles. De l’excellente introduction viscérale d’Horskh aux mélodies entêtantes et imprévisibles d’Igorrr jusqu’au cadre imposant, la soirée a tenu ses promesses !

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