Review 958 : Proscriptor McGovern’s Apsu – Proscriptor McGovern’s Apsu

Proscriptor McGovern’s Apsu s’est levé des cendres encore brûlantes d’Absu.

En 2020, le groupe américain cesse son activité pour cause de disputes concernant le nom, mais Russley Randell “Proscriptor McGovern” Givens (batterie/chant, Proscriptor, Equimanthorn, ex-Melechesh) reprend le flambeau en compagnie d’Ezezû (basse, ex-Absu, ex-Panzram), Daniel “Vaggreaz” Gonzalez (guitare, Possessed, Gruesome) et Vorskaath (claviers/mellotron, Agatus, ex-Varathron…) pour la sortie de ce premier album éponyme.

A noter que l’on retrouve également des leads de la part de Ross “the Boss” Friedman (Ross the Boss, ex-Manowar), Rune Eriksen (Aura Noir, Vltimas, ex-Mayhem), Alex Colin-Tocquaine (Agressor, ex-Loudblast) et The Dark (Agatus, ex-Kawir).

On débute avec l’introduction chaotique d’Amenta: Accelerando: Azyn Including Hierophantasmal Expounder, la première composition. Si la progression se fait dans la rage, une voix mystique viendra couper la dynamique pour nous écraser avec un son très Old School, qui nous rassurera immédiatement sur la direction musicale. Esoterically Excoriating the Exoteric nous confirme également que le Black/Thrash perçant mêlé à ces influences mystiques est extrêmement efficace, profitant du contraste entre un son abrasif et une ambiance pesante, puis Quasaric Pestilence dévoile des tonalités accrocheuses. Les leads se posent sur une base assez enjouée mais matraquée par un blast incessant et des hurlements vicieux, alors que Mirroracles nous dévoile immédiatement un son malsain et sale. Les riffs épais semblent inarrêtables, bien que des harmoniques perçantes viennent régulièrement compléter les cris, tout comme les inspirations psychédéliques qui nous parviennent sur In-Betweeness Gateway Commuters. On retrouve une dissonance planante, mais également une hargne brûlante qui recouvre son agressivité de mélodies acérées, puis la très courte Jupiter in Capricornus déferle sur nous. Moins de deux minutes de riffs effrénés et tranchants, qui laissent place à Dedicated to Thoth, But Azathoth Wasn’t Listening (A Necroloquy). Si la base brute est toujours présente, l’énergie morbide n’est pas en reste, avec ces accélérations régulières qui viennent contraster l’ambiance étouffante et inquiétante, tout comme Caliginous Whorl et ses tonalités martiales. Les riffs s’enchaînent dans la noirceur en laissant place à des leads épiques avant que The Coagulating Respite ne vienne nous surprendre avec un cri dantesque. Le reste du morceau est bien évidemment très axé sur la puissance brute du Thrash, alors que Prana: Therion: Akasha se concentre sur les mélodies planantes du Black Metal. Les leads mystiques sont entêtants, et ils referont surface dans l’ambiance majestueuse de Tantrums of Azag-Kkû, le morceau suivant, accompagnés par des claviers et quelques chœurs perçants en arrière plan. L’album prend fin avec Every Watchtower Within Is the Axis of a Watchtower Without Including Totemic Thresholds, un titre assez long qui mêle dans un premier temps la base brute du groupe avec une ambiance pesante et mystique, puis le son s’éteint avant de laisser place à une deuxième partie plus sombre et qui se développe une atmosphère fantomatique, presque irréelle, qui prend cesse finalement à son tour.

Bien que son nom ait légèrement changé, Proscriptor McGovern’s Apsu est loin d’être mort. La base sonore reste ancrée dans un Black/Thrash viscéral et brut teinté d’ambiances mystiques, faisant de Proscriptor McGovern’s Apsu un album qui s’inscrit parfaitement dans la continuité de l’œuvre du créateur.

90/100

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