Review 1030 : Persefone – Metanoia

Persefone récompense notre attente.

Depuis 2001 en Andorre, le groupe composé de Toni Mestre Coy « Fragment of Silence » (basse), Carlos Lozano Quintanilla « Rüdiger » (guitare), Miguel Espinosa « Iawr » (claviers), Marc Martins Pia (chant), Sergi Verdeguer (batterie) et Filipe Baldaia (guitare) développe son univers entre Death Mélodique et Progressif. Metanoia, leur sixième album, sort chez Napalm Records en 2022.

A noter que le groupe s’est également entouré de Steffen Kummerer (Obscura, Thulcandra, Death DTA) et Angel Vivaldi (Angel Vivaldi, I Legion) aux guitares, ainsi que d’Einar Solberg (Leprous) et Merethe Soltvedt au chant.

On débute avec Metanoia, le titre éponyme, sur lequel le chant clair accompagne les sonorités majestueuses et presque mystiques qu’ils développent jusqu’à ce que Katabasis frappe avec rage et rapidité. Les riffs lourds accompagnés de ces orchestrations offrent une base parfaite aux hurlements du chanteur, créant un contraste entre beauté et violence tout en restant dans la complexité, qui sera alimentée par les leads explosifs. Architecture of the I prend la suite avec ce groove assassin et des tonalités aériennes qui seront rapidement rejointes par les cris viscéraux du chanteur, puis le groupe s’oriente sur des leads épiques. La rapidité constante leur permet de frapper aussi fort que précisément avec ce break planant complété par le chant clair, puis Leap of Faith prend la suite avec ses sonorités hypnotiques. Le son est assez mystérieux, mais il permet de construire lentement une image mentale de l’univers sombre du groupe peuplé d’orchestrations avant que les instruments ne renouent avec une saturation majestueuse, suivie par Aware of Being Watched. Si le début du morceau, accompagné par le chant féminin, offre une progression intense, le reste du titre nous inonde de ce mélange entre quiétude et éléments Prog très complexes et accrocheurs, qui se font parfois accompagner de chant pour agrémenter leur efficacité. Le groupe reste dans les tonalités calmes avec Merkabah et ses mélodies entêtantes, qui s’embraseront pour laisser les hurlements bruts se joindre au mélange explosif et pesant. Le son laisse tout de même quelques passages plus doux créer un contraste avec la folie furieuse, qui use également d’orchestrations imposantes avant que la longue Consciousness Pt3 ne vienne compléter l’œuvre entamée avec l’album Spiritual Migration. On retrouve quelques tonalités similaires aux deux premières parties sur ce morceau instrumental, que ce soit dans cette entêtante quiétude, dans les éléments majestueux ou dans la rage brute, merveilleusement complétée par le chant et l’incroyable technicité des musiciens. L’album prend fin avec les trois parties du morceau Anabasis, qui prend le temps de dévoiler des sonorités douces mais angoissantes sur le premier titre, puis la rage explose sur le second, nous offrant une véritable tornade de puissance aussi brute et ravageuse que mélodieuse et réfléchie. Les riffs tranchants cohabitent avec la complexité et la lourdeur, mais également avec ce break envoûtant qui fait peu à peu renaître la puissance pour la faire exploser avec un trio vocal intense, juste avant que la troisième partie ne nous offre un moment de quiétude pour digérer les compositions et se perdre dans le vide.

Extrêmement complexe mais toujours très réfléchie, la musique de Persefone était autant attendue par les amateurs de Death Mélodique et de Metal Progressif. Et chacun y trouvera son compte avec Metanoia, un album qui sait dévoiler des influences brutes, de la douceur, de la rage, mais surtout une intense et profonde cohérence.

95/100

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