Boris a trente ans.
Pour l’occasion, Takeshi (chant/guitare/basse, ex-Tacos UK), Wata (guitare/chant) et Atsuo (chant/batterie, Ensemble Pearl, ex-Tacos UK, anciennement live pour Sunn O)))) sortent W, leur trente-deuxième album.
L’album débute avec I Want to Go to the Side Where You Can Touch…, une composition à l’introduction éthérée qui nous envoûte immédiatement tout en plaçant une dissonance oppressante et une lenteur lancinante, puis les voix terrifiantes en arrière plan nous mènent à Icelina, un titre plus doux et planant. Le chant est aussi inquiétant que rassurant, et ces murmures surmontés des riffs lents et minimalistes crée une ambiance très spéciale, qui sera enterrée par Drowning by Numbers et sa folie évidente. Des éléments Prog se joignent à ce chant couvert par des éléments aériens, puis Invitation reste dans les mêmes tonalités entêtantes et inquiétantes qui restent rassurantes avant que The Fallen ne vienne apporter une dose de saturation abrasive au son du groupe. Les influence Drone couplées aux sonorités dissonantes agressives nous écrasent avant que Beyond Good And Evil ne vienne nous apaiser avec ce chant si doux qui laisse le son clair donner progressivement naissance à une saturation explosive et épique. La quiétude règne paisiblement sur le titre avant que la dissonance ne revienne, laissant finalement place à Old Projector et son agressivité sous-jacente. Le titre veut exploser, mais il ne le fera pas avant la fin, qui nous mène paisiblement à You Will Know (Ohayo Version) et sa quiétude aussi planante que pesante. Le long morceau noie sa saturation sous des sonorités douces, créant un contraste aussi intéressant que perturbant, qui prend fin avec l’arrivée de Jozan, le dernier titre, qui nous offre une courte expérience avec des harmoniques prenantes mais dissonantes.
Si vous ne le saviez pas, Boris n’a aucune limite musicalement parlant. Si le groupe est connu pour son Drone/Doom agrémenté d’une folie brute, W va vous faire comprendre que rien ne limite le groupe japonais.
80/100