Review 1060 : Allegaeon – Damnum

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Rien ne peut arrêter Allegaeon.

Après cinq albums d’un mélange entre Death Mélodique et Technique, le groupe créé en 2006 sous le nom d’Allegiance par Greg Burgess (guitare, Nuclear Power Trio) et complété aujourd’hui par Michael Stancel (guitare, Harboured), Riley McShane (chant, Continuum, Virulent Depravity, ex-Pathology), Brandon Michael (basse, Harboured) et Jeff Saltzman (batterie, Aversed, Unflesh, ex-Solium Fatalis) nous dévoile Damnum.

Bastards of the Earth ouvre cet album avec une introduction mélancolique qui accélère rapidement pour nous projeter sur une rythmique explosive. Les riffs efficaces se mêlent aux hurlements dévastateurs, qui laissent parfois place à des leads enragés, mais également à une partie extrêmement surprenante en chant clair. Les cris reviennent avant que la majestueuse Of Beasts and Worms ne vienne nous frapper avec toute sa puissance, que ce soit sur la douce introduction, les couplets bruts ou les refrains au double chant intense. La déferlante laisse place à Into Embers et ses leads entêtants qui nous mènent sur un véritable mur de puissance brute mais mélodieuse. Le chant clair apporte cette touche de quiétude avant que le son ne s’enflamme à nouveau, puis To Carry My Grief Through Torpor and Silence vient dévoiler des tonalités pesantes. La rythmique a beau être violente, on sent qu’elle est plus sombre, et les expérimentations vocales viscérales vont également dans ce sens, alors que Vermin se montre très entraînante. Les parties techniques participent à ce groove motivant qui semble ne jamais s’apaiser, même lors des leads, puis la longue Called Home vient dévoiler un moment de quiétude avant de nous faire progresser jusqu’à la rythmique furieuse. La lourdeur des influences Prog dévoile des parties vocales inattendues, mais la complexité de l’instrumentale n’hésite jamais à retourner dans la violence, tout comme Blight qui semble revenir à un son plus brut et dissonant. Rapidité et puissance se mêlent tout en conservant les influences mélodieuses, que ce soit dans les leads ou dans la base accrocheuse, puis le groupe nous autorise une pause avec The Dopamine Void, Pt. I, une courte composition qui laisse le groupe construire un son entraînant et aérien avant que The Dopamine Void, Pt. II ne renoue avec la violence. Le titre laisse chaque musicien nous dévoiler ses capacités, que ce soit sur la charge commune ou dans des parties qui les met tour à tour en avant, puis le final nous écrase et laisse la place à Saturnine, une composition majestueuse et entêtante. La rythmique groovy se charge de nous matraquer avant de laisser ces parties lead d’anthologie régner sur le titre, puis le chant refait surface, nous accompagnant jusqu’à In Mourning, un court et très calme titre instrumental. L’album prend fin avec Only Loss, une composition majestueuse et lancinante. Si l’introduction place les bases de la lourdeur, la rythmique nous projettera au sol pour nous rouer de coups pendant que le vocaliste nous offre l’une de ses meilleures performances, que ce soit en chant clair ou saturé.

Allegaeon s’est très clairement surpassé. Avec Damnum, le groupe nous montre que leur furieux mélange de technicité et de mélodicité a encore de beaux jours devant lui, tout en osant des parties dévastatrices, majestueuses ou une diversité vocale incroyable. Tout simplement un coup de maître.

95/100

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