Review 1129 : Placebo – Never Let Me Go

Placebo a annoncé un nouvel album, neuf ans après le précédent.

Créé en 1994 en Angleterre, le groupe s’articule autour de Brian Molko (chant/guitare/piano) et Stefan Olsdal (guitare, Hotel Persona), les deux fondateurs. Attendu depuis l’annonce de la reprise de la composition en 2019, Never Let Me Go sort en 2022 chez SoRecordings.

Le groupe est accompagné sur scène de William Lloyd (basse), Nick Gavrilovic (claviers), Matt Lunn (batterie) et Angela Chan (violon/claviers/choeurs)

Bien que je ne me sois intéressé au groupe que sur le tard (et j’ai définitivement eu tort), tous leurs albums n’ont pas été reçus de la même façon par leur public, et à juste titre. Alors que le groupe commence par expérimenter dans un son lancinant et mélancolique, dévoilant une réalité déprimante, brute et toujours très sombre, Placebo atteint selon moi le sommet de son art avec Meds, sorti en 2006. La décadence énergique et le son Post-Punk agressif étaient alors plus planants et prenants que jamais.

Car c’est ce ce que l’on aime chez Placebo, sa facilité à créer des riffs simples et très accrocheurs, à nourrir un voile aussi pesant que dansant, alimentant un contraste entre sonorités joyeuses, riffs entêtants et ce visuel androgyne alternatif. Et même si le son était lentement devenu plus plat, plus automatique, les musiciens ont retrouvé ce qui faisait l’âme de leur musique, la clé de voûte de leur son, l’élément secret qui fait leur identité. La voix nasillarde reste toujours aussi identifiable, même sous ce voile de saturation rythmique qui se montre parfois doux et envoûtant, parfois plus lancinant et dissonant, et délivre son message avec profondeur. On remarquera également quelques images au niveau des paroles qui pourraient prêter à sourire, mais qui ne font que cacher la réalité du monde, que l’on explore chaque jour. Si le groupe a choisi d’annoncer son album avec Beautiful James, un titre très accrocheur qui a confirmé ce retour en grande pompe, on notera également Try Better Next Time et Happy Birthday in the Sky, respectivement les troisième et quatrième singles, et aussi la lancinante Forever Chemicals, avec qui l’album s’ouvre, mais surtout Surrounded By Spies, une composition qui s’installe durablement dans votre esprit en dévoilant ces sonorités progressives ensorceleuses.

Tout le monde connaît Placebo. Une musique contrastée, un son reconnaissable, peu importe que l’on aime ou que l’on déteste, et surtout une identité inimitable. Avec Never Let Me Go, le groupe nous montre que nous avions raison de les attendre, et qu’ils n’ont rien perdu de leur superbe, que l’on croyait perdue à jamais. Une renaissance.

90/100

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