Interview : Harsh

Albert Arnold (chant/guitare), Séverin Piozzoli (guitare/choeurs), Léo Lowenthal (batterie) et Julien Martin (basse), les membres du groupe de Glam/Hard Rock francilien Harsh, a répondu à mes questions suite à la sortie d’Out Of Control, leur premier album.

Chronique d’Out Of Control

Bonjour et tout d’abord merci de m’accorder de votre temps ! Comment présenterais-tu le groupe Harsh sans utiliser les habituelles étiquettes “Metal” ?
Harsh : Harsh c’est… chaud et froid à la fois, doux mais ferme quand il faut, violent et tendre. Un mélange de tout qui a pu exister dans le Rock, pour vous attirer dans notre univers de sueur, de sensualité, de cheveux longs et de fête.

Que signifie le nom du groupe et en quoi est-il lié à votre son Old School ?
Harsh : Pour tout vous dire, on a choisi le nom du groupe au cours d’une soirée, et on se souvient plus de la raison exacte ! On cherchait un nom qui nous représente, on a écrit quelques idées, et le lendemain matin, sans trop de souvenirs, on est tombés sur le papier avec “Harsh” dessus, et on s’est dit que c’était parfait !

Out Of Control, votre premier album, sort bientôt, comment pourriez-vous le décrire en trois mots ?
Harsh : Sauvage, libre et Rock !

Comment s’est passé le processus de composition ? Qu’est-ce qui a changé depuis les premiers morceaux que vous avez écrits ?
Harsh : On a pas vraiment de recette magique, de secret pour composer, ça peut partir d’une idée de riff, de chant, de paroles, ou de sentiments qu’on cherche à faire passer ! On part d’une idée d’un membre du groupe (souvent Albert pour les mélodies et Léo pour les paroles) et ensuite on bosse dessus tous ensemble dans notre studio ! On modifie les idées, on improvise, et on cherche un consensus pour être satisfait du morceau. Pour Out Of Control, on a sélectionné dans tous les morceaux qu’on a composé, ceux qui correspondaient le mieux à l’identité qu’on voulait renvoyer dans ce CD, pour qu’il soit cohérent. Evidemment depuis nos premiers morceaux on a tous progressé dans nos instruments, nos techniques de composition et d’arrangement. Le résultat est que nos titres sont plus cohérents, on sélectionne les idées qui nous plaisent le plus au lieu de s’éparpiller !

Quelles ont été vos exigences concernant l’artwork de l’album ?
Harsh : On cherchait quelque chose de sauvage, qui représentait la hargne qu’on ressent sur scène, et la soif de liberté qui est une thématique importante de Out Of Control et dans nos textes en général. On a formulé ces envies à notre graphiste Alexandre Quemin, qui à tout de suite saisi l’idée et nous à très rapidement présenter cet artwork, qui était parfait pour nous !

En écoutant l’album d’un trait, on remarque que les morceaux sont tous assez différents, passant de l’énergie brute sur Good Lovin’ à la mélancolie sur A Better Tomorrow. Comment avez-vous choisi l’ordre des morceaux ?
Harsh : On était, jusqu’à Out Of Control, avant tout un groupe de live, on a donc d’abord construit le CD en cherchant à reproduire le rythme de nos setlists de concert, en essayant justement de tirer une force des différentes ambiances qu’on propose. Ensuite on a ajusté certains éléments qui nous semblaient plus cohérents pour un CD, comme par exemple la fin de Make The Law, qu’on trouvait parfaite pour une fin de CD !

Depuis 2020, le monde souffre du Covid-19. Comment avez-vous vécu les différentes périodes de restrictions en tant que groupe ? Est-ce que la pandémie a eu un impact sur l’album ?
Harsh : La pandémie est tombée pile au moment de notre départ sur nos premières grosses tournées. On a fait une partie de tournée avec Anvil, et ça c’est arrêté avant la tournée avec Loudness, une autre partie de tournée avec Anvil et une tournée en tête d’affiche au Royaume-Uni. Mais passée la déception initiale on s’est dit qu’on allait mettre ce temps à profit pour travailler un maximum nos instruments et la composition. Pour ça, on est allé à la campagne et on s’est construit notre propre studio, dans lequel on s’est isolé, et dans lequel on continue d’aller régulièrement que ce soit pour 1 semaine ou 1 mois, pour répéter, composer, enregistrer et parfois filmer. Quand on s’est rendu compte que la situation allait durer, on à décidé de commencer à travailler sur Out Of Control. Donc la pandémie est, en quelque sorte, à l’origine du CD. On a vraiment découvert ce qu’est de travailler sur un CD pendant le covid, et on a adoré ça donc on compte continuer en parallèle de la reprise des tournées !

Bien que le futur soit toujours incertain, est-ce que vous avez déjà des plans pour le futur du groupe ?
Harsh : On attend de repartir en tournée avec impatience ! On continue à travailler sur de nouvelles compositions et à bosser pour s’améliorer. Notre but c’est de toujours progresser, que ce soit en live ou en studio, donc le futur du groupe nous enthousiasme !  On a en tête de bosser sur un nouveau CD mais on a rien fixé pour l’instant. Au niveau des tournées on va se mettre à chercher à plus tourner en France, on a beaucoup de dates à l’étranger mais on en veut aussi ici !

Qu’est-ce qui vous a poussé dans l’univers du Heavy/Glam/Hard Rock ? Quel a été votre premier album de ce style ?
Harsh : On a pas vraiment décidé de jouer ce style, en fait on a des influences très diverses (Néo Métal/Hard Rock moderne pour Albert, Grunge pour Léo, Rock 70’s pour Séverin et Hard Rock 70/80 pour Julien), Julien et Léo jouent aussi du Jazz, et Léo à même un groupe de Funk ! En fait c’est juste que le Hard Rock/Glam se retrouve au milieu de toutes nos influences musicales, donc quand on compose, le consensus se trouve logiquement proche du Glam ! Après on écoute tous les styles de Rock, et on ne se limite pas du tout ! Le riff de Never Let Go par exemple qui est plus Metal, on l’a tous adoré et donc on l’a gardé ! Le premier album de ce style pour Séverin et Albert c’était Appetite For Destruction, et Van Halen 1 pour Léo et Julien.

Comment s’est rencontré le groupe ?
Harsh : Albert et Julien sont des amis d’enfance (ils se sont rencontrés à 4 ans). Au lycée ils décrochent de la scolarité et se mettent à beaucoup boire et fumer. Après une semaine de défonce particulièrement intense, Albert se dit “si on continue comme ça, ça va mal finir, on va faire des trucs sérieux”. Du coup il motive Julien à monter un groupe et à s’investir à fond dedans. Après ça ils rencontrent Léo et Séverin dans un magasin de lingerie (eh oui on y trouve des fringues classes qu’on trouve pas chez les mecs), et ils avaient la même motivation de travailler à fond pour faire du Rock donc c’était parfait !

Quel est votre regard sur la scène française ? Et la scène internationale ?
Harsh : On voit des super groupes sur la scène française, on pense notamment à Blackrain ou aux Sweet Needles qui font de la super musique. On voudrait justement plus jouer en France car on a l’impression qu’il y a vraiment des trucs à faire ici ! Pour l’instant, on a surtout l’occasion de jouer à l’international, ce qui n’est pas pour nous déplaire évidemment, mais on cherche à mieux s’implanter en France. On pense que c’est dû au fait que la scène Française est plus axé métal extrême, alors que quand on regarde en Angleterre par exemple, il y a une énorme scène New Wave Of Classic Rock dans laquelle on peut s’intégrer beaucoup plus facilement vu ce qu’on fait. Mais il y a une possibilité que ce genre de scène émerge aussi en France vu le nombre de bons groupes dans ce style qu’on peut croiser, et vu les retours qu’on a du public français !

Est-ce qu’il y a des groupes ou des musiciens avec lesquels vous aimeriez collaborer, que ce soit pour un titre ou plus ?
Harsh : Il y en a tellement ! Pour en citer quelques-uns, Santa Cruz, Kissin’ Dynamite, H.E.A.T, Inglorious ou encore Dino Jelusic ! Et évidemment Slash (si tu nous entends d’ailleurs…)

Quels sont les groupes de la scène française qu’il faut absolument écouter en 2022 selon vous ?
Harsh : Blackrain, Overdrivers, Sweet Needles.

Vous souvenez-vous de votre première expérience avec un instrument ? Quand et comment est-ce que ça s’est passé ?
Julien : J’ai des potes qui voulaient monter un groupe pour déconner et je me suis dit pourquoi pas, du coup j’ai économisé pour m’acheter la basse la moins chère que j’ai trouvé (95 euros) et je me suis mis à jouer !
Léo : J’ai commencé le piano très tôt, vers l’âge de 5 ans, donc c’était surtout à travers la musique Classique et le Jazz. Pour la batterie c’est arrivé vers mes 10 ans, c’est venu comme une évidence, j’étais toujours à battre le rythme partout donc quand l’idée m’est venue en tête, mes parents n’ont pas été surpris (contrairement à mes voisins).
Albert : J’étais chez un ami qui avait une guitare et c’est grâce à lui que je m’y suis intéressé, il faisait quatre accords simples sur une belle strat’ et je suis resté fasciné ! C’est comme ça que ma passion pour la guitare et pour la musique à débuté!
Séverin : Il y avait beaucoup de musique à la maison, en plus d’avoir quelques musiciens dans la famille, auxquels j’ai demandé de me montrer un peu comment jouer de la guitare (pour faire comme dans les disques) ! Ils m’ont appris un, deux… trois accords et puis une gamme ! Dès ce moment-là, j’ai accroché et n’ai plus quitté la guitare.

Comment vous sentez-vous avant de monter sur scène ? Qu’est-ce qui fait qu’un show est réussi pour vous ?
Harsh : Jamais stressé, on a toujours hâte. L’adrénaline monte au maximum jusqu’à ce qu’on déboule sur scène ! Le show est réussi s’il y a une vraie interaction avec le public, quand on sent que le public est à fond ça nous porte et on s’éclate encore plus ! Il y a rien de mieux que de sentir que le public reçoit tous les sentiments que tu balances sur scène à 100% !

Quels sont vos hobbies en dehors de la musique ? Est-ce que vous réussissez à vivre de votre musique, ou est-ce que vous avez un métier qui n’a pas de rapport avec la musique pour vivre ?
Harsh : On a des métiers en lien avec la musique (ingénieur du son, professeur de musique) et on fait des concerts de reprises pour faire rentrer plus d’argent. Parfois on a des plans en dehors de la musique mais rien de fixe ! En hobbies on fait du foot et du basket, beaucoup de baby foot, puis on est bien portés sur le houblon et les soirées

Si je vous demandais à quel plat français vous pourriez comparer la musique d’Harsh, lequel choisiriez-vous ? Pourquoi ?
Harsh : Saucisson – fromage. C’est comme Harsh, on a l’impression de connaître, mais chaque saucisson, chaque fromage ne cesse de surprendre !

Dernière question : avec quels groupes rêveriez-vous de tourner ? Je vous laisse créer une tournée avec trois groupes, plus Harsh en ouverture.
Harsh : Harsh Greta Van Fleet Mr. Big Slash (rien que ça).

Merci à nouveau de votre disponibilité, je vous laisse les mots de la fin !
Harsh : Merci beaucoup à Acta Infernalis ! Allez écouter Out Of Control, il est disponible sur toutes les plateformes, et on a hâte de vous voir en live !

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